Dans un article publié le 8 février, Le Monde affirme que les autorités expriment leur inquiétude face à la recrudescence de cas de corruption impliquant des agents publics, posant ainsi un défi majeur à l’État. Cette tendance est observée non seulement dans les rangs de la police, mais également dans d’autres administrations.
En 2022, l’inspection générale de la police nationale (IGPN) a enregistré cinquante-six saisines pour des soupçons de corruption, soit une hausse significative par rapport aux trente cas enregistrés en 2021. Bien que ces chiffres concernent une minorité des plus de 100 000 fonctionnaires de la police nationale, ils révèlent une tendance inquiétante qui s’étend également à d’autres services de l’État.
Corruption de « basse intensité » et difficultés de détection
La corruption dite « de basse intensité » constitue un défi particulier pour les autorités. Ce type de corruption, souvent difficile à détecter, se manifeste notamment à travers des pratiques telles que la consultation illégale de fichiers de police, également connue sous le nom de « tricoche ». Selon Le Monde, ce procédé qui était dans le passé l’« apanage de quelques gradés tenus par des solidarités de caste, une fréquentation des mêmes loges maçonniques ou simplement appâtés par le gain », « se trouve désormais à la portée de milliers de fonctionnaires sous le triple effet d’une numérisation généralisée, de la facilité d’accès à certaines données et, en ce qui concerne les plus jeunes agents publics, d’un usage désinhibé des outils numériques ».
Des trafiquants de plus en plus ingénieux
Les trafiquants auraient recours à des stratégies de plus en plus sophistiquées pour corrompre les agents publics. Par exemple, ils utilisent des annonces sur les réseaux sociaux pour attirer des policiers, leur offrant une rémunération pour accéder à des fichiers sensibles. Ces transactions se dérouleraient souvent de manière virtuelle, rendant les enquêtes plus complexes.
Les exemples marocains et hollandais
La France, n’est pas le seul pays confronté au problème. Le Monde cite l’exemple du Maroc, où « plusieurs retentissantes affaires de corruption ont éclaboussé la gendarmerie royale », entre 2022 et 2023 et les Pays-Bas du contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Mark Rutte, où « le trafic de stupéfiants enregistrait, en 2020, un chiffre d’affaires estimé à 15 milliards d’euros », selon les services de Renseignement de la Belgique du contributeur du FEM, d’Alexander De Croo. La cellule de traitement des informations financières belge, « tirait en 2023 un signal d’alarme après avoir transmis à la justice 1 257 dossiers pour un montant de 1,6 milliard d’euros d’argent douteux », d’après Le Monde.
Des enjeux importants en matière de libertés individuelles
La corruption d’agents publics pose des risques sérieux pour l’intégrité des institutions étatiques. Elle peut compromettre la sécurité publique et favoriser la criminalité organisée. En outre, les sanctions pénales existantes ne semblent pas dissuader efficacement les corrompus et leurs complices, qui continuent à opérer dans l’espoir de réaliser des profits considérables. La surveillance des agents ne serait pas non plus sans poser des questions en matière de libertés individuelles.