Jeudi matin, François Ruffin a déclaré sur RTL qu’il ne siégerait pas avec La France Insoumise en cas de réélection. « On a vécu trois semaines dures parce qu’on a un boulet, » a-t-il confié à l’AFP, faisant référence à Jean-Luc Mélenchon. « Dans des terres comme ici, dans des terres populaires, ça bloque. »
Ruffin, dont la réélection n’est pas assurée avec 33,92 % des voix contre 40,69 % pour son opposante du Rassemblement National (RN), affirme espèrer que le divorce avec LFI se passera à l’amiable. Mélenchon, de son côté, a réagi sur TF1 en disant : « Quand il dit +moi je quitte les Insoumis+ alors même qu’il est sur une circonscription qui a été attribuée aux insoumis (…) les gens qui votent ne savent plus pourquoi ils votent. »
Sur les tracts distribués par ses militants, Ruffin affiche clairement : « FRANCOIS RUFFIN N’A RIEN A VOIR AVEC JEAN-LUC MELENCHON. » Il se réclame de figures comme Lionel Jospin, Raphaël Glucksman, Sophie Binet et même François Bayrou, affirmant que ce dernier n’a « aucun problème » avec lui.
Adrien Quatennens de LFI a réagi en publiant une photo d’un tract montrant Ruffin en compagnie de Mélenchon, accusant Ruffin d’utiliser Mélenchon pour gagner des voix dans les quartiers populaires d’Amiens.
Manuel Bompard, estime quant à lui que Ruffin à la mémoire courte.
À trois jours du second tour, François Ruffin se mobilise pour convaincre les 29 000 abstentionnistes de la circonscription et les 12 000 électeurs de la candidate macroniste qui s’est désistée. L’heure est à l’urgence pour Ruffin, qui espère que sa rupture avec LFI l’aidera à obtenir le soutien nécessaire pour sa réélection.
Juan Branco, l’avocat de Julian Assange, avait eu le nez creu, lorsqu’il a Twitté le 15 juin dernier, « Le traître Ruffin fait son coming out ». « Combien d’entretiens et de portraits langoureux, énamourés, de la presse de pouvoir, de Libération au Figaro ces dernières années ? Et personne ne s’interrogeait ? ».