Chapeau :Jean-Michel Aulas, futur candidat à la mairie de Lyon, affirme qu’il conservera ses fonctions de vice-président de la Fédération française de football et de président de la Ligue féminine, même en cas d’élection. Un cumul qui risque d’alimenter la polémique.

Jean-Michel Aulas n’entend pas renoncer à son influence dans le football français, même s’il franchit la porte de l’Hôtel de Ville de Lyon. L’ancien président de l’Olympique lyonnais, officiellement en pré-campagne pour les municipales de 2026, a confirmé le 6 septembre dans L’Équipe son intention de garder ses responsabilités à la Fédération française de football (FFF), où il occupe depuis décembre 2023 le poste de vice-président, ainsi que la présidence de la Ligue féminine de football professionnel.

« Élu ou pas élu, je tiens à garder mes fonctions à la FFF », a-t-il assuré. Selon lui, aucune incompatibilité réglementaire ne s’y oppose : « J’ai posé la question au directeur général. Ce n’est pas le cas. Je vais néanmoins prendre toutes les précautions pour qu’on me réexplique si, dans l’exercice de la fonction de maire, il fallait prévoir des précautions particulières. »

Cette volonté de cumul interroge cependant, alors que la fonction de maire de Lyon, deuxième ville de France par sa population et son poids économique, nécessite un engagement total. Les adversaires politiques de Jean-Michel Aulas ne manqueront pas de pointer ce double agenda, entre gestion municipale et responsabilités au sommet du football français, notamment dans une période cruciale pour le développement du football féminin.

L’homme d’affaires balaie les critiques, répétant qu’« il n’y a pas d’incompatibilité » et qu’il « ne lâchera pas un programme de redressement prévu sur cinq ans ». Une réunion de comité exécutif de la FFF se tient ce lundi 8 septembre à Paris, où Aulas compte reposer publiquement la question à ses pairs.

Sur le terrain politique, le futur candidat avance ses pions. Jeudi 4 septembre, il a annoncé une alliance avec Les Républicains et obtenu le retrait de la candidature de Pierre Oliver, maire du 2e arrondissement. Tout en affirmant qu’il se présenterait « sans étiquette », Aulas a déclaré vouloir bâtir une union allant « du centre à la droite » et même tenter un rassemblement plus large incluant la gauche.

À quelques mois des municipales prévues les 15 et 22 mars 2026, le fondateur de l’empire OL s’apprête donc à jouer un nouveau match, cette fois sur le terrain politique, avec une stratégie assumée de cumul d’influences.