Invitée de Télématin ce vendredi 24 octobre, Amélie de Montchalin a défendu la suppression de 2 000 postes nets dans la fonction publique. Selon l’ancienne ministre, il faut « plus de militaires, de policiers et de gendarmes », mais « un peu moins de professeurs », en raison de la baisse du nombre d’élèves.
Ce vendredi matin sur le plateau de Télématin (France 2), Amélie de Montchalin, ministre de l’action et des comptes publiques, a défendu la politique de réorganisation de l’État, marquée par la suppression annoncée de 2 000 postes nets dans la fonction publique.
Face aux journalistes, elle a résumé la logique de cette réforme par une redistribution des effectifs :
« De plus de militaires, de plus de policiers, de plus de gendarmes — eh bien, on les recrute. Mais on fait aussi le constat qu’il y a moins d’enfants dans les écoles, donc il y a un peu moins de professeurs dans les classes. »
La responsable a précisé que ces ajustements visaient à « renforcer les services publics » en les adaptant aux priorités des Français. « Le but, ce n’est pas d’affaiblir l’État, mais de l’adapter », a-t-elle insisté, affirmant que les suppressions de postes ne seraient pas uniformes, mais ciblées selon les besoins de chaque secteur.
“Moins d’enfants, moins de professeurs”
Cette justification démographique — une baisse du nombre d’élèves pour expliquer la réduction d’effectifs dans l’Éducation nationale — s’inscrit dans une logique budgétaire déjà amorcée. Le gouvernement entend concentrer les moyens sur les domaines jugés prioritaires : sécurité intérieure, défense, justice et santé.
Amélie de Montchalin a également souligné que la qualité de l’enseignement devait être repensée :
« Il faut qu’on forme mieux les enseignants. On va les recruter plus tôt. »
En filigrane, cette réorganisation traduit la volonté de redéfinir la fonction publique autour des missions jugées « stratégiques ». Une orientation qui suscite déjà des critiques, notamment du côté des syndicats enseignants, inquiets d’une érosion progressive des postes et d’une logique comptable contraire à la promesse d’un « service public fort ».
Une fonction publique en recomposition
Selon la proposition défendue par l’ex-ministre, les 2 000 suppressions de postes ne correspondent pas à un affaiblissement global, mais à une réallocation : « Ce ne sont pas 2 000 en moins partout. Ce sont des choix que nous proposons pour renforcer nos services publics », a-t-elle précisé.
La réforme, portée avec David Amiel, ministre délégué à la Fonction publique, vise à concentrer les moyens humains sur les domaines jugés prioritaires pour la population. Une vision assumée : celle d’un État « resserré, mais plus efficace », qui privilégie la sécurité et l’autorité au détriment d’un modèle éducatif historiquement central.
Sources :
France 2 – Télématin, émission du 24 octobre 2025, séquence 8h20
Cerfia