You are currently viewing Le Plan Climat du gouvernement : Une inspiration directe de l’Agenda 2030 du Forum Économique Mondial ?
Agnès Pannier Runacher. Photo : @Dean Calma / IAEA

Le Plan Climat du gouvernement : Une inspiration directe de l’Agenda 2030 du Forum Économique Mondial ?

Le gouvernement français, à travers la présentation du Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC) par Agnès Pannier-Runacher, a présenté une initiative ambitieuse pour lutter contre le dérèglement climatique. Cependant, certaines de ses caractéristiques soulignent des similitudes notables avec les stratégies globales promues par le Forum économique mondial (FEM), en particulier son Agenda 2030. Ces similitudes peuvent interroger sur les influences globales qui façonnent les politiques écologiques françaises.

Agnes Pannier Ruancher a souligné les progrès réalisés par la France, précisant que le pays avait réduit de 30 % ses émissions de gaz à effet de serre depuis les années 90 et de 20% depuis l’élection du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, en 2017. « Cette performance, cette accélération, on la doit notamment au travail de planification écologique », a-t-elle indiqué.

Dans son discours, Agnès Pannier-Runacher annonce des avancées significatives pour 2025 en matière d’adaptation au changement climatique. Elle dévoile que les agences de l’eau mobiliseront près de 1 milliard d’euros, dont 40% seront destinés à soutenir des solutions fondées sur la nature. Le fonds Barnier sera également augmenté de 75 millions d’euros, atteignant 300 millions d’euros, pour accélérer les démarches de prévention. En outre, 30 millions d’euros seront spécifiquement alloués à la prévention du retrait gonflement d’argile. Le Fonds vert verra sa mobilisation atteindre 260 millions d’euros pour cette cause. Elle annonce aussi une mission confiée au ministre de l’Economie Eric Lombard, sur le rôle du système bancaire pour le financement de la prévention des risques, soulignant la nécessité de soutenir les collectivités locales à travers des ressources financières adaptées.

Un plan qui s’appuie sur les outils des Nations unies

Un des éléments clés du plan climatique français est l’introduction de la Trajectoire de Référence au Changement Climatique (TRAC), un outil stratégique fondé sur le scénario tendanciel des scientifiques du GIEC et des Nations Unies, entité dirigée par le contributeur du FEM, Antonio Guterres. La ministre Agnès Pannier-Runacher a précisé que la TRAC serait désormais « la base de toutes les actions d’adaptation menées en France », avec l’ambition de faire de cet outil un réflexe dans les politiques publiques, notamment en l’intégrant dans les textes d’urbanisme à partir de 2027.

L’agenda 2030 du Forum économique mondial a directement influencé les Objectifs de développement durable 2030 des Nations unies, qui sont un plan de planification, repris également par l’Union européenne. Agnès Pannier Runacher confirme que le mouvement ne peut « pas encore aujourd’hui documenté toutes les actions qui nous permettent de dire que nous sommes au trait de 2030 par rapport à nos engagements et encore moins au trait de 2050 compte tenu du niveau de certitude dans lequel nous avançons ». Elle fait bien allusion à l’Agenda 2030 et ses ODD, adopté par les Etats-membres de l’ONU en 2015.

En matière de temporalité ou d’agenda, Agnès Pannier Ruancher, s’appuie d’ailleurs sur le « lancement des COP », qui sera suivi d’un « travail en intercession, réunion autour de feuilles de route et livrables, comme on l’a fait sur la partie feuilles de route décarbonation, sachant que ces COP doivent continuer à travailler évidemment sur la décarbonation ».

De plus, la ministre a indiqué avoir lancé en début d’année la mission Adaptation qui mobilise des experts de Météo France, CEREMA et l’ADEME, par laquelle sont passés les contributeurs du FEM, Gaëtan Brisepierre  et Pierre Galio.

La Young Leader de la Fondation France-Chine donne un bon point à la Chine

Interogée par un journaliste sur le rapport de Barbara Pompili ex EELV passée chez Renaissance, préconisant que la planification écologique soit pilotée au plus niveau de l’état, Agnès Pannier Runacher a répondu que ce rapport « est très intéressant parce qu’il montre que dans l’ensemble des pays des G20, il y a beaucoup plus d’actions en matière de planification écologique qu’on se le représente ici en Europe ou en France, y compris des pays qui sont souvent désignés comme en retard ». « Je pense à la Chine dont on ne sait pas par exemple qu’elle devrait atteindre son pic d’émissions cette année et qu’elle prévoit de baisser ses émissions de 65% d’ici 2030. »

Or, Agnès Pannier Runacher est passée par le programme Young leader de la fondation France-chine en 2017, un programme par lequel sont également passés d’autres contributeurs du FEM, comme Emmanuel Macron. Cette fondation a pour président d’honneur le contributeur du FEM, Dominique StraussKahn et compte parmi ses membres fondateurs, le contributeur du FEM, Arnaud Ventura, un entrepreneur axé sur les entreprises à fort impact social, qui a notamment co-fondé en 1998 le Groupe Planet Finance avec Jacques Attali, un autre contributeur du FEM, passé par la Fondation France-Chine. Parmi les bienfaiteurs de cette fondation, on retrouve également de nombreuses entreprises affiliées au Forum économique mondial, comme L’Oréal, AXA, Carrefour, ou la marque Chaumet du Groupe LVMH

De plus, le média Disclose avait révélé en 2022 qu’Agnès PannierRunacher est liée à Arjunem, une société énergétique à la réputation sulfureuse détenue par son père et ses enfants mineurs. Invesigate Europe a ensuite révélé que cette entreprise avait des liens avec Millenium Management, qui compte parmi ses actionnaires Invesco , membre du Forum, Marshall Wace, qui compte des actionnaires membres du FEM, tels que Edenred et Kering, mais aussi Sciens Group, qui compte parmi ses actionnaires Norges Bank Investment Management, principal soutien financier de nombreuses multinationales membres du WEF.

Le mots du Forum économique mondial

Agnès Pannier Runacher a également employé un champ lexical cher au FEM, préconisant notamment que les « parties prenantes » soient au cœur de la stratégie du gouvernement français. Cette terminologie, fait écho au concept promu par le fondateur du FEM, Klauss Schwab dans son ouvrage « Le Capitalisme des parties prenantes ». En 2021, il a par exemple sorti son livre « Capitalisme des parties prenantes : une économie mondiale au service du progrès, des personnes et de la planète ». La 50e édition du Forum économique mondial qui s’est déroulé à Davos en 2020 avait déjà pour thème « Les parties prenantes pour un monde cohérent et durable ».

Le Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC) présenté par Agnès Pannier-Runacher semble, en effet, directement inspiré par les principes et outils promus par le Forum économique mondial et son Agenda 2030, ce qui pause de sérieuses questions en matière de souveraineté, terme pourtant repris à tord et travers par Emmanuel Macron depuis son élection. En intégrant des dispositifs comme la TRAC, en s’appuyant sur une planification pluriannuelle des financements, et en adoptant une approche collaborative, ce plan s’inscrit dans une dynamique mondiale de lutte contre le changement climatique, mais les stratégies mises en œuvre par la France s’alignent sur les objectifs globaux.

Enfin, on peut se demander d’où va sortir tout cet argent alors que le gouvernement souhaite passer à une économie de guerre après avoir alerté sur l’Etat des finances publiques et que se pose la question d’utiliser l’épargne des Français.

Laisser un commentaire