Dans une tribune publiée dans Le Figaro, le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Bruno Le Maire, toujours ministre de l’Économie pour quelques jours encore, dresse un bilan de son passage à Bercy et met en garde les Français sur la nécessité de redresser les comptes publics après quatre années de crise.
Bruno Le Maire, après sept ans à la tête de Bercy, se prépare à quitter ses fonctions. Son mandat a été marqué par des crises majeures telles que les gilets jaunes, la pandémie de Covid-19, la crise énergétique et l’inflation. Dans une tribune publiée par Le Figaro, il revient sur son parcours et les défis économiques auxquels la France a dû faire face.
Dès sa nomination, sa priorité était de redresser les comptes publics en réduisant les dépenses. « Ces mesures ont été payantes : la France est passée sous les 3% de déficit dès la fin 2017, avant de sortir de la procédure pour déficit excessif l’année suivante », rappelle-t-il. En effet, le déficit public, qui atteignait 3,4% du PIB en 2016, est descendu à 2,6% en 2017 et à 2,5% en 2018, respectant ainsi le seuil des critères de Maastricht.
L’impact de la crise sanitaire
Selon lui, la crise sanitaire de 2020 a bouleversé ces efforts. Le « quoi qu’il en coûte » pour soutenir l’économie a fait grimper le déficit public à 9,2% et la dette publique à 113% du PIB fin 2021. Bruno Le Maire défend cette politique : « Le coût a été élevé, mais il était nécessaire pour épargner aux Français des conséquences économiques et sociales bien plus graves encore ».
Cependant, ce bilan est critiqué par ses opposants qui le qualifient de mauvais gestionnaire en pointant les mille milliards de dette supplémentaire. Commentant un article de BFMTV, intitulé « Bruno Le Maire alerte sur le risque d’un « naufrage économique et financier » pour la France », le journaliste Alexis Poulin commente « Et il sait de quoi il parle vu qu’il en est le responsable ».
Selon Le Maire, « La dette doit être rapportée à la richesse nationale créée lors de la même période. Or, elle correspond à une augmentation de la dette de treize points de PIB entre 2017 et 2023, soit 350 milliards d’euros ».
L’urgence de redresser les comptes publics
Avec la fin des crises, le redressement des comptes publics devient une priorité. Bruno Le Maire avait prévu 25 milliards d’euros d’économies pour l’année, mais les récentes turbulences politiques compliquent cette trajectoire.
Il existe des alternatives, admet-il, mais elles sont risquées : « Une augmentation massive des impôts ou laisser filer les déficits et la dette. Les marchés ne laisseront pas faire. Cela se traduira par une explosion des taux d’intérêt, une incapacité à financer notre dette et une augmentation du coût du crédit pour les ménages et les entreprises. Ce serait un naufrage économique et financier pour la France. »
Une procédure disciplinaire imminente
La Commission européenne devrait ouvrir une procédure disciplinaire pour déficit excessif le 16 juillet prochain. Certains brandissent le spectre d’une mise sous tutelle à la grec. La France aura jusqu’au 20 septembre pour présenter un plan budgétaire et structurel à moyen terme. La question reste de savoir quel ministre sera à la manœuvre et quel plan sera présenté. Le pays a deux mois pour apporter des réponses.