La Commission européenne a accusé vendredi le réseau social X, anciennement connu sous le nom de Twitter, de tromper ses utilisateurs et de violer les règles de l’Union européenne. Elon Musk rétorque que la Commission européenne (CE) avait proposé à 𝕏 (anciennement Twitter) un accord secret visant à censurer discrètement les discours sur la plateforme. Selon Musk, la Commission européenne présidée par la contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Ursula Von Der Leyen, offrait de ne pas imposer des amendes quotidiennes à 𝕏, pouvant atteindre 6 % de son chiffre d’affaires annuel, en échange de la mise en place de mesures de censure.
Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, ancien PDG d’Atos, le géant du numérique Français affilié au Forum économique mondial, a souligné que les coches bleues, autrefois synonymes de sources d’information fiables, ont perdu leur crédibilité. « N’importe qui peut s’abonner pour obtenir un tel statut “vérifié”, ce qui nuit à la capacité des utilisateurs à prendre des décisions libres et éclairées sur l’authenticité des comptes avec lesquels ils interagissent. Il existe des preuves que des acteurs malveillants abusent de ce dispositif », a-t-il ajouté.
Cette mise en accusation pourrait entraîner des sanctions financières sévères, pouvant atteindre jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires annuel mondial de X, si les violations ne sont pas corrigées. Cette action marque une première dans le cadre du nouveau règlement de l’UE sur les services numériques (DSA), officiellement mis en place pour protéger les internautes contre les contenus dangereux et applicable depuis le mois de février. Ces violations incluent le non-retrait de contenu « illégal » signalé, dont la définition varie selon les lois nationales des États membres de l’UE.
Manque de transparence et d’accès aux données
La Commission européenne reproche également à X de manquer de transparence en ce qui concerne les publicités diffusées sur la plateforme et l’accès aux données pour les chercheurs. Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence, a déclaré sur le réseau social d’Elon Musk que « X ne respecte pas la législation européenne dans le domaine clé de la transparence en utilisant des interfaces truquées et en induisant ainsi les utilisateurs en erreur, en ne fournissant pas un registre de publicités adéquat et en bloquant l’accès aux données pour les chercheurs. »
Si X ne remédie pas aux déficiences relevées, une décision définitive de non-conformité pourrait être prise dans les prochains mois. Cette décision pourrait s’accompagner de sanctions financières lourdes, mais aucune date limite n’a encore été fixée pour clore ces procédures.
L’Union européenne souhaite que 𝕏 embauche une équipe en Europe chargée de surveiller et de supprimer la « désinformation » sur la plateforme, a déclaré une source proche du dossier. Cette équipe, pouvant compter des centaines de personnes, aurait un pouvoir unilatéral de suppression de contenu, sans possibilité de recours pour 𝕏.
La réponse d’Elon Musk
Elon Musk a rétorqué que « La Commission européenne a proposé à 𝕏 un accord secret illégal : si nous censurions discrètement les discours sans en parler à personne, ils ne nous imposeraient pas d’amende. Les autres plateformes ont accepté cet accord. 𝕏 ne l’a pas fait ».
Elon Musk a rapidement réagi en menaçant de poursuivre la Commission européenne si elle confirmait ses conclusions préliminaires et poursuivait une action coercitive contre 𝕏. Il a souligné que la Commission n’avait pas respecté la transparence requise en matière de publicité et avait interdit l’accès indépendant aux données publiques de 𝕏 par les chercheurs éligibles, deux violations du DSA. « Nous attendons avec impatience une bataille très publique devant les tribunaux, afin que les citoyens européens puissent connaître la vérité« , a déclaré le miliardaire.
Thierry Breton a répondu, qu' »Il n’y a jamais eu – et il n’y aura jamais – d’« accord secret » ». « Pour être très clair : c’est VOTRE équipe qui a demandé à la Commission d’expliquer le processus de règlement et de clarifier nos préoccupations. Nous l’avons fait conformément aux procédures réglementaires établies. À vous de décider si vous souhaitez ou non proposer des engagements. C’est ainsi que fonctionnent les procédures liées à l’État de droit. À bientôt (au tribunal ou pas). »
Ce n’est pas la première fois que le milliardaire accuse la Commission et Thierry Breton de lui faire des offres « illégales ». Elon Musk et Thierry Breton ont échangé des messages acerbes sur le réseau social du milliardaire le 10 octobre 2023 concernant la modération sur X en relation avec le conflit entre Israël et le Hamas. Le patron de X a haussé le ton et demandé au commissaire européen de « publier explicitement » ses « préoccupations », affirmant refuser des « offres en coulisses ».
Le 9 mai 2022, Thierry Breton en personne s’était rendu à Austin, Texas, à peine 25 jours après qu’Elon ait lancé l’acquisition de Twitter. Le milliardaire avait annoncé son intention de faire du réseau social le royaume de la liberté d’expression et le commissaire européenne s’était empressé d’aller le rencontrer pour le prévenir qu’il allait devoir se conformer aux règles du DSA qui n’avait même pas été voté. La liberté d’expression sur les plateformes de réseaux sociaux était toutefois déjà restreinte dans le cadre des campagnes #NonàLaHaine et #Verified, les campagnes des Nations unies du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Antonio Guterres, sous pretexte de lutter contre les messages de Haine et l’infodémie.
Mike Benz, le CEO de la « Foundation For Freedom Online », dont l’objectif est de « protéger les libertés numériques et de raconter l’histoire de la censure en ligne », a réagi hier au Tweet de Margrethe Vestager, affirmant que X « bloque l’accès aux données aux chercheurs ». « Ce ne sont PAS des chercheurs. Ce sont des activités de censure et des agents politiques. Cela a toujours été leur plan : utiliser le DSA pour forcer X à reconstituer l’équipe de censure licenciée lorsqu’Elon a pris le relais », a-t-il indiqué.
Au mois d’octobre 2023, Mike Benz, accusait NewsGuard une start-up fondée en 2018 aux États-Unis pour contrer la désinformation de travailler de concert avec l’UE pour éliminer des sources d’information alternatives en leur coupant leurs revenus publicitaires. Il accusait également l’Alliance mondiale pour des médias responsables (GARM), un projet phare du Forum économique mondial pour « façonner l’avenir des médias, du divertissement et de la culture », de contribuer à ce projet.
Suite au tweet de Mike Benz, Elon Musk a répondu « est-ce vrai Thierry Breton? ». « Si c’est vrai les peuples européens méritent une expliquation ».
Ce à quoi Mike Benz a répondu « Les partisans de la censure européenne ne peuvent en aucun cas le nier » . « NewsGuard s’en est vanté. Les responsables de l’UE s’en sont vantés. Ils avaient un partenariat formel ensemble.Tout ce qu’ils peuvent faire maintenant, c’est se boucher le nez et espérer que leurs propres électeurs n’apprendront jamais ce qui se passe.»
En avril, Musk avait refusé de se conformer aux demandes des législateurs brésiliens de supprimer des comptes sans fournir d’explications. Cependant, face aux menaces de sanctions, 𝕏 avait finalement cédé et accepté les demandes du gouvernement brésilien.
Dans les médias mainstream, comme Le Point ou le HuffPost, on fait référence aux accusations de la Commission européenne, mais pas aux arguments d’Elon Musk, qui est victime d’une véritable cabale médiatique depuis qu’il s’est lancé dans une bataille pour la liberté d’expression.
Répondant à un tweet évoquant les nombreuses Fakes News, dont lui et ses entreprises faisaient l’objet, Musk a déclaré : « Les médias traditionnels sont une machine de propagande ».