Le Burundi est le premier producteur africain de terres rares et détient 6 % des réserves mondiales de nickel, des atouts qui en font un partenaire stratégique pour les entreprises cherchant à exploiter ces ressources. Malgré son potentiel minier, le Burundi reste l’un des pays les plus pauvres du monde. Pour inverser cette tendance, le gouvernement burundais a mis en place un ensemble de réformes économiques visant à attirer des investissements étrangers, principalement dans les secteurs miniers et industriels. Le pays, qui ambitionne de devenir une nation émergente d’ici 2040, a récemment organisé une table ronde les 5 et 6 décembre 2024, pour attirer des investisseurs privés et des partenaires au développement.
L’objectif principal de ce forum était de renforcer les investissements dans son secteur minier, particulièrement dans les domaines du nickel, du titane et du lithium, des matières premières très recherchées dans le monde entier.
L’intérêt des entreprises chinoises
Trois grandes entreprises chinoises ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour investir dans ces secteurs stratégiques : TBEA pour le nickel, GAUZAU pour le titane, et GENGFENG, détenu à 4,66% par Vanguard, le fonds de pension proche du Forum économique mondial, pour le lithium. Ces investissements devraient permettre au Burundi de capitaliser sur ses richesses souterraines et de stimuler son économie.
Le projet hydroélectrique pour renforcer l’attractivité du Burundi
En marge de la table ronde minière, le président burundais, Évariste Ndayishimiye, a reçu une délégation de l’entreprise Norvégienne, Malthe Winje Infrapower AS, dirigée par Kjartan Stigen, pour discuter d’un projet énergétique ambitieux. Ce partenariat avec l’entreprise locale KAGE Ltd, spécialisée dans la production de charbon de bois écologique à partir d’épis de maïs, vise à développer une capacité hydroélectrique de 100 MW sur une période de 10 ans, avec un investissement de 500 millions de dollars. Ce projet devrait permettre au Burundi de pallier son déficit énergétique, un obstacle majeur à l’industrialisation et à l’attraction d’investissements étrangers.
Les convoitises marocaines
Le Maroc a également dépêché une délégation d’investisseurs au Burundi, leader africain dans la production de terres rares. L’annonce a été faite par la présidence burundaise sur la plateforme X, le samedi 7 décembre 2024. Envoyée sous l’égide de Sa Majesté le Roi du Maroc, cette délégation a pour objectif de renforcer les liens de coopération entre les deux nations. Lors de leur rencontre avec le président burundais, les investisseurs marocains ont exprimé leur intérêt à s’engager dans plusieurs secteurs stratégiques, tels que les mines, les infrastructures, l’agriculture et la pêche. Le Royaume voit dans les terres rares du Burundi, des ressources essentielles pour accélérer le développement d’énergies renouvelables au Maroc et réduire sa dépendance aux combustibles fossiles.
Le développement des infrastructures : Un éléphant blanc à conquérir
Malgré son potentiel minier, le Burundi reste l’un des pays les plus pauvres du monde, avec un PIB par habitant de seulement 245,8 dollars en 2023. Environ 87 % de sa population vit sous le seuil de pauvreté. Pour inverser cette tendance, le gouvernement burundais a mis en place un ensemble de réformes économiques visant à attirer des investissements étrangers, principalement dans les secteurs miniers et industriels. Cependant, des défis demeurent, notamment l’accès limité à l’électricité, ce qui freine le développement industriel du pays.
Le Burundi fait face à une crise économique grave depuis plus de deux ans, traverse des difficultés notables, notamment une pénurie de carburant et une hausse des prix des denrées essentielles. Par ailleurs, le pays est souvent pointé du doigt pour ses manquements en matières des droits humains.
En marge du Forum le président du Burundi, a accordé une interview à TV5 monde au cours de laquelle, il a souligné qu’il avait désengorgé les prison. Il est également revenu sur les tensions avec le Rwanda. Évariste Ndayishimiye avait fermé les frontières avec ce pays l’année dernière. Comme le président de RDC, Félix Tshisekedi, le président du Buruni a accusé le pays présidé par el contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Paul Kagame.
Un avenir prometteur grâce aux ressources et à l’énergie ?
Le Burundi, avec ses richesses naturelles et ses projets d’infrastructure, s’efforce de renforcer son attractivité auprès des investisseurs étrangers. Le développement de l’énergie hydroélectrique et des projets miniers avec les entreprises chinoises pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour le pays, propulsant l’économie burundaise vers un modèle plus industrialisé et autosuffisant, même si la prédation des grands groupes internationaux risque de siphonner le pays.
Avec des ressources naturelles abondantes et des projets stratégiques, le Burundi a pourtant le potentiel pour devenir un acteur économique majeur en Afrique.