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Ukraine – Les ressources stratégiques au coeur de la guerre

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Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, le président ukrainien et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky a refusé une proposition américaine visant à céder 50 % des terres rares de son pays, ressources essentiels dans un contexte de transition écologique, en échange d’un soutien militaire et économique. Toutefois, une bonne partie des réserves se situent désormais sur des territoires contrôlés par la Russie.

L’Ukraine possède environ 5 % des matières premières critiques mondiales, selon un rapport en langue russe de l’ONU, du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, António Guterres, rendu publique en 2022. Ces ressources comprennent le lithium, le cobalt, le scandium, le graphite, le tantale et le niobium, des éléments clés pour la production de batteries, de semi-conducteurs et d’appareils technologiques.

L’intérêt du Forum économique mondial pour les métaux critiques

Selon l’’Organisation météorologique mondiale membre du FEM, les investissements dans les énergies renouvelables doivent être triplés pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Un groupe d’experts convoqué par l’ONU en 2024 prévoit que la transition énergétique entraînera une forte hausse de la demande en métaux stratégiques. D’ici 2030, les besoins en cuivre, lithium, nickel et cobalt tripleront, tandis que d’ici 2050, la demande de cuivre et de terres rares augmentera de plus de 40 %, celle de nickel et de cobalt de 60 à 70 %, et celle de lithium de près de 90 %.

L’Agence internationale de l’énergie, membre du FEM estime également qu’une augmentation significative de la production est nécessaire pour répondre à la demande prévue de minéraux essentiels d’ici à 2030. Pour atteindre les Objectifs de Développement Durable 2030 des Nations unies (ODD) inspirés par le Forum économique mondial en matière d’émissions nettes de carbone d’ici 2030, 50 mines de lithium, 60 mines de nickel et 17 mines de cobalt supplémentaires devront être mises en service.

Face à cette augmentation, les États-Unis et d’autres grandes puissances cherchent à sécuriser leurs approvisionnements. Pour Washington, l’Ukraine représente un atout stratégique capable de réduire la dépendance occidentale à la Chine, actuellement leader mondial dans l’exploitation des terres rares.

Au mois de juillet 2016, le Forum économique mondial avait déjà sorti un livre blanc intitulé Cartographie de l’exploitation minière en fonction des objectifs de développement durable : Un Atlasen partenariat avec le Centre Columbia sur l’investissement durable, le Réseau des solutions pour le développement durable des Nations Unies et le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) présentant l’industrie extractive comme une opportunité sans précédent faire progresser les ODD. Ce rapport a inspiré de nombreux pays dirigés par des contributeurs du FEM, comme la France d’Emmanuel Macron qui a lancé un vaste plan de renaissance minière. Des grandes puissances comme les Etats-unis sous les mandats des contributeurs du FEM, Donald Trump  et Biden ou la Grande Bretagne sous l’impulsion de son ancien Premier ministre et contributeur du FEM, Rishi Sunak , ont cherché à sécuriser leurs approvisionnements.

Les propositions de collaborations ukrainiennes

Avant le début de l’invasion russe, la vice-ministre ukrainienne de la protection de l’environnement et des ressources naturelles, Svetlana Grinchuk, avait déclaré lors d’une réunion de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU) qu’« Environ 5 % de toutes les « matières premières critiques » du monde se trouvent en Ukraine, qui n’occupe que 0,4 % de la surface de la Terre ». Elle précisait que l’Ukraine possède d’importantes réserves de lithium, des réserves estimées à 500 000 tonnes selon un rapport de l’Académie nationale des sciences d’Ukraine.  « Ainsi, le soutien et la coopération dans le cadre de la future dépollution des terres ukrainiennes accéléreront et élargiront l’accès aux matières premières ukrainiennes essentielles, tant pour l’Ukraine elle-même que pour nos partenaires de la CEE-ONU », ajoutait-elle. Un partenariat de coopération et d’exploitation avec Bruxelles existe d’ailleurs depuis 2020.

Cet intérêt pour les matières premières ukrainiennes ne datent pas d’hier, au XIXe siècle, le tsar Alexandre II considérait déjà les rives de la Donets comme un site stratégique pour la production d’acier, grâce à la richesse de ses gisements de charbon et de fer. Plus tard, durant la Seconde Guerre mondiale, Adolf Hitler a envahi la région pour exploiter ces ressources.

Zelensky avait déjà proposé en octobre 2024 un « accord spécial » avec ses partenaires pour une gestion conjointe des ressources stratégiques, même s’il n’avait pas évoqué spécifiquement les terres rares, afin de renforcer la sécurité de l’Ukraine, en échange d’un système de dissuasion stratégique non nucléaire.

Pour Washington, l’Ukraine représente un atout stratégique capable de réduire la dépendance occidentale à la Chine, actuellement leader mondial dans l’exploitation des terres rares. Début février, Donald Trump a proposé un accord permettant aux États-Unis d’exploiter 50 % des terres rares ukrainiennes en compensation de l’aide fournie à Kiev. 

Le président Ukrainien a réagi positivement, précisant que l’Ukraine est ouverte à de tels partenariats avec ses alliés pour protéger son territoire, bien que certains de ces métaux se trouvent en zones occupées par la Russie, plus précisément dans le Donbass. Deux gisements majeurs de lithium, situés à Donetsk et Zaporijia, sont également en zones de conflit. Zelensky affirmait sur X préféré que ces ressources soient exploité par ses alliés que par les Russes ou d’autres puissances ennemies.

Lors de la Conférence de la Sécurité de Munich qui s’est déroulée mi-février, il a toutefois soudainement présenté les intérêts américains comme une prédation. Il faut dire que la demande des Etats-unis représenterait “500 milliards de dollars” de ressources naturelles. Selon The Economist, membre du FEM, il s’agit d’une tentative de « vol ». Le média britannique est également sceptique sur l’existence de ses gisements, soulignant que “très peu d’études ont été menées à ce sujet depuis la dissolution de l’Union soviétique”, ce qui semble dans le meilleur des cas, une méconnaissance du sujet.

Ambrose Evan-Pritchard, journaliste économique du Daily Telegraph, estime quant à lui que “les demandes de Trump seraient plus coûteuses, rapportées au PIB ukrainien, que les réparations imposées à l’Allemagne dans le cadre du traité de Versailles”.

L’escalade des tensions entre Trump et Zelensky

Le président urkainien a ensuite dénoncé le 19 février les discussions entre les Etats-unis et annoncé que son pays n’était « pas à vendre ». La réponse de Trump sur sa plateforme Truth Social ne s’est pas faite attendre. Le président américain a présenté Zelensky comme « un comique à la modeste carrière », qui « a convaincu les États-Unis de dépenser 350 milliards de dollars et de s’embarquer dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée”. Trump a également accusé Zelensky d’avoir mené Joe Biden qui avait des intérêts en Ukraine avant la guerre comme l’on révélé les Twitter Files.

Selon Le Parisien, un haut responsable ukrainien resté anonyme, a cependant annoncé que les discussions restent ouvertes malgré les tensions et qu’un nouvel échange de documents a eu lieu récemment avec Washington et que l’Ukraine était en attente d’une réponse.

Pour ceux qui restent sceptiques concernant la place centrale des ressources stratégiques dans les guerres, ont peut citer l’exemple de la République démocratique du Congo, qui selon la Banque mondiale, membre du FEM, « est dotée de ressources naturelles exceptionnelles, notamment des minéraux tels que le cobalt et le cuivre ». Ces richesses suscitent les convoitises et déstabilisent la région depuis des décennies, avec comme point d’orgue, la prise de Goma, capitale du Nord-Kivu, le 26 janvier 2025, par les rebelles du M23, soutenus par des forces rwandaises du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Paul Kagame.

On aurait pu également évoqué le projet français d’intervention en Scandinavie durant l’hiver 1939-1940 pour mettre la main sur le fer Suédois ou plus récemment, les Guerres du Golfe.

Sources : ONU, Courrier International, The Economist, The Dailly Mail.


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