Les contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron et Aleksandar Vucic ont officialisé le 30 août 2024, un contrat majeur pour la vente de 12 avions Rafale à la Serbie. Cet accord, d’un montant de 2,7 milliards d’euros, a été signé lors de la visite d’État du président français à Belgrade. Bien que cet achat soit présenté comme un pas vers une Europe plus unie et plus forte, il n’est pas anodin puisque le pays est proche du Kremlin et de Pékin.
La Serbie, candidate à l’adhésion à l’Union européenne depuis 2012, affiche une position diplomatique complexe. Tout en cherchant à se rapprocher de l’UE, le pays entretient des relations étroites avec des puissances comme la Russie et la Chine, ne se conformant pas aux sanctions internationales contre Moscou. Cette ambiguïté diplomatique pose la question de savoir si les équipements militaires français, dont les Rafale, pourraient être copiés ou utilisés de manière contraire aux intérêts européens.
Le ministre démissionnaire chargé de l’Europe et contributeur du FEM, Jean-Noël Barrot, a défendu la vente en arguant qu’elle est cruciale pour contrer l’influence croissante des puissances autoritaires dans les Balkans. Selon lui, la France doit prendre sa place face à la concurrence des avions russes en Serbie, soulignant que le pays pourrait autrement devenir un point d’entrée pour l’instabilité en Europe. Malgré ces arguments, la vente de Rafale a été critiquée par certains experts et observateurs.
La Serbie utilise déjà des équipements militaires chinois et russes, et le nouvel achat de Rafale s’inscrit dans une stratégie de modernisation militaire. Le pays remplace ses MiG-29 et J-22 vieillissants, mais la présence accrue de technologies occidentales dans une région marquée par des tensions persistantes, notamment avec le Kosovo, soulève des préoccupations. La France devra surveiller de près l’utilisation des Rafale pour éviter tout mauvais usage dans des conflits régionaux.