La République Démocratique du Congo (RDC) a officiellement lancé ce samedi 5 octobre sa campagne de vaccination contre le mpox (anciennement connu sous le nom de variole du singe). Cette mesure cruciale vient renforcer les efforts déjà en cours pour maîtriser l’épidémie virale, limiter sa propagation et sauver des vies.
La campagne de vaccination a débuté dans la province du Nord-Kivu, à l’est du pays, avec une priorité donnée aux travailleurs de santé et aux premiers intervenants, ainsi qu’aux contacts des cas confirmés et à d’autres groupes à risque. L’initiative s’étendra progressivement dans 11 zones de santé les plus touchées, situées dans les provinces de l’Équateur, du Nord-Kivu, du Sankuru, du Sud-Kivu, du Sud-Ubangi et de la Tshopo.
La RDC a reçu 265 000 doses du vaccin MVA-BN, un don provenant de la Commission européenne (via l’Autorité de préparation et de réaction aux urgences sanitaires), de Gavi, l’Alliance du Vaccin, ainsi que du gouvernement des États-Unis.
Une étape clé pour la sécurité des communautés
« Alors que nous intensifions nos efforts pour enrayer l’épidémie de mpox, le déploiement de la vaccination constitue une étape essentielle pour limiter la propagation du virus et garantir la sécurité des familles et des communautés », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Elle a souligné que les vaccins sont un outil supplémentaire important pour contrôler les épidémies et a exprimé sa gratitude envers les partenaires pour les doses fournies.
L’OMS recommande que la vaccination soit intégrée dans une réponse globale, qui comprend la surveillance renforcée, l’engagement communautaire, le traçage des contacts, ainsi que la gestion appropriée des cas. En partenariat avec les autorités nationales, l’OMS et ses partenaires travaillent activement à renforcer ces mesures clés pour sauver des vies et mettre fin à l’épidémie.
Soutien des experts en santé publique
Pour renforcer la réponse à l’épidémie, plus de 300 experts de l’OMS initialement mobilisés pour l’éradication de la polio en RDC ont été intégrés dans l’effort de lutte contre le mpox. Ces experts possèdent une vaste expérience de terrain en santé publique, en particulier dans la surveillance active au niveau communautaire et des établissements de santé, l’investigation des cas et la communication des risques.
Préparation à la vaccination
Avant le lancement de la campagne de vaccination, l’OMS a apporté son soutien aux autorités sanitaires congolaises dans plusieurs domaines essentiels, notamment la formation des professionnels de santé, l’amélioration des infrastructures de stockage et de transport des vaccins, ainsi que l’engagement communautaire. Des efforts sont également en cours pour lutter contre la désinformation autour des vaccins, avec la collaboration de leaders communautaires et religieux pour diffuser des informations précises.
Un accès limité aux vaccins en Afrique
Malgré ces efforts, les vaccins contre le mpox restent en quantité limitée, particulièrement en Afrique. En septembre 2024, l’OMS a ajouté le vaccin MVA-BN à sa liste de préqualification, une mesure qui devrait faciliter un accès plus rapide et accru à ce produit vital dans les communautés les plus affectées.
L’OMS, en collaboration avec des partenaires comme Gavi et l’UNICEF, travaille à la mise en place d’un mécanisme de distribution pour les doses de vaccins, qu’elles proviennent de dons d’autres pays ou d’achats directs auprès des fabricants.
Une épidémie qui persiste
Depuis le début de l’année 2024, la République Démocratique du Congo a signalé plus de 30 000 cas suspects ou confirmés en laboratoire de mpox, ainsi que 990 décès, représentant environ 90 % des cas rapportés dans 15 pays de la région africaine à ce jour.