Jean-Pierre Fourcade, ancien ministre de l’Économie et des Finances sous Valéry Giscard d’Estaing, membre du groupe Bilderberg, a évoqué une solution audacieuse pour faire face à la dette française de 3 200 milliards d’euros : mobiliser l’épargne des Français. Dans un entretien accordé le 30 novembre dernier à Paris Match, passé sous pavillon LVMH, groupe membre du Forum économique mondial, l’ancien ministre, à 95 ans, partage son analyse et ses propositions face à une situation qu’il qualifie de « catastrophique ».
Jean-Pierre Fourcade, l’homme derrière le « plan Fourcade » de 1974, qui avait pour but de stabiliser l’économie française après le premier choc pétrolier, a une longue histoire de gestion budgétaire. À son époque, entre 1974 et 1975, il a présenté un budget sans déficit, une première et dernière fois en 50 ans. Depuis, la France n’a cessé d’augmenter sa dette.
Pour Fourcade, deux raisons principales expliquent la difficulté actuelle. D’une part, la pression exercée par les lobbies, les syndicats et les groupes d’intérêt qui, selon lui, rendent le ministre des Finances souvent impopulaire et isolé. D’autre part, il évoque la difficulté structurelle du pays à maintenir des réformes fiscales efficaces et des budgets équilibrés. Selon lui, la France n’a jamais été capable de respecter ses objectifs de réduction de déficit à long terme, cédant toujours à des solutions à court terme.
Une solution inspirée du modèle japonais
Alors que la France a une dette de 3200 milliards, Jean-Pierre Fourcade appelle à une mobilisation de l’épargne nationale pour financer la dette, un modèle inspiré de celui du Japon. « Le drame, c’est quand on se finance sur les marchés. Et on est sous la coupe des agences de notation. C’est une question de souveraineté. Mais qui aura le courage de proposer cela ? », questionne-t-il.
La réforme de l’État : réduire les dépenses et décentraliser
Jean-Pierre Fourcade ne se contente pas de critiquer la situation ; il propose également des réformes structurelles profondes pour améliorer l’efficacité de l’État. Il préconise notamment une réduction drastique des agences publiques qui, selon lui, accaparent des ressources sans efficacité réelle. De plus, il prône une décentralisation renforcée, afin de permettre une gestion plus locale et flexible des finances publiques. Dans cette optique, il propose également de rationaliser le système administratif, notamment en supprimant les échelons intermédiaires du « mille-feuille territorial », une réforme qu’il juge nécessaire pour améliorer la gestion publique.
Une vision pour l’avenir de la politique française
Fourcade évoque également son passé de soutien à François Fillon, proche du Forum économique mondial, qui, selon lui, avait un programme économique solide. Dans tous les cas, il reste convaincu que la France doit se réorienter vers des politiques économiques plus responsables et plus autonomes.
Jean-Pierre Fourcade ne cache pas non plus son soutien pour Édouard Philippe, l’ancien Premier ministre, qu’il considère comme une figure capable de mener une rigueur économique nécessaire pour redresser le pays. Philippe est passé par le programme Young leader de la fondation France-amérique fondée par les présidents VGE et Gérald Ford, qui faisait lui aussi parti du groupe bildebrerg.
