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ZFE : suppression votée, un recul pour la lutte contre la pollution

L’Assemblée nationale a voté ce mercredi 28 mai 2025, la suppression des zones à faibles émissions (ZFE), une mesure adoptée par 98 voix contre 51 dans le cadre du projet de loi de « simplification ». Cette décision s’inscrit dans un contexte où les politiques environnementales soulèvent de vifs débats sur l’articulation entre lutte contre la pollution et contraintes imposées aux citoyens.

Les zones à faibles émissions, instaurées pour réduire la pollution de l’air dans les grandes agglomérations, interdisent ou restreignent la circulation des véhicules les plus polluants. Depuis leur mise en place, elles ont été un outil central pour améliorer la qualité de l’air en milieu urbain. Cependant, elles ont aussi été critiquées pour leur impact sur les ménages modestes qui ne peuvent pas toujours renouveler leur véhicule afin de se conformer aux normes exigées.

Un vote qui divise

Le vote en faveur de la suppression des ZFE a été accueilli avec des réactions contrastées à l’Assemblée. Certains élus saluent une mesure qui lève une « contrainte bureaucratique ». « Tout le monde est pour améliorer la qualité de l’air, mais pas au prix de l’exclusion sociale », a défendu le député LR Ian Boucard. Même son de cloche pour Pierre Meurin (RN), qui a estimé que « les ZFE ne servent à rien ». À gauche aussi, des voix se sont élevées. Manon Meunier (LFI) a dénoncé « une mesure très mal faite » qui aggrave les inégalités, tandis que l’écologiste Lisa Belluco a appelé à « étoffer le dispositif avec des mesures d’accompagnement » plutôt que le supprimer.

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a rappelé que « la pollution de l’air cause près de 40 000 décès prématurés par an », soulignant que les ZFE avaient permis une réduction de ces chiffres. Elle a proposé un compromis restreignant les ZFE aux agglomérations de Paris et Lyon, avec des dérogations locales. Une proposition rejetée.

Des conséquences environnementales et sociales

La suppression des ZFE pose la question des conséquences environnementales et sociales. En termes d’environnement, les experts s’inquiètent de voir augmenter les niveaux de pollution, notamment dans les centres urbains déjà saturés. Socialement, l’impact de cette mesure pourrait alléger certaines contraintes financières pour les personnes ne disposant pas de moyens pour se procurer des véhicules récents, mais au prix d’une qualité de vie potentiellement dégradée par la pollution accrue.

Les prochaines étapes législatives

Avant d’entrer en vigueur, la suppression des ZFE doit encore être confirmée lors du vote final du projet de loi de simplification. Celui-ci est prévu dans les semaines à venir. Lors de ce dernier passage législatif, le débat pourrait encore évoluer, notamment au Sénat où certains élus ont déjà exprimé leur volonté de défendre les ZFE. Le processus législatif en cours pourrait ainsi modifier une décision qui, pour beaucoup, semble aller à contre-courant des engagements environnementaux pris par la France sur la scène internationale.

Source: Le Monde

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