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Alice Guo. Photo : DR.

Scandale aux Philippines : Alice Guo la maire chinoise de Bamban, au cœur d’un scandale de cyberfraude

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Alice Guo, âgée de 38 ans, maire de Bamban, une petite ville de 80 000 habitants située au nord de Manille, se trouve au centre d’un scandale de grande envergure. Cette femme d’origine chinoise est accusée d’avoir orchestré la mise en place d’un immense centre de cyberfraude en collaboration avec des réseaux criminels chinois. L’affaire a éclaté en mars, suite à un raid nocturne mené par la police philippine dans un complexe de bureaux de Bamban, où 678 employés ont été découverts, certains victimes de séquestration et de torture.

Le complexe, nommé Baofu Land, abritait une société opérant sous une licence POGO (Philippine Offshore Gaming Operator), autorisée sous le mandat de l’ancien président et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Rodrigo Duterte. Derrière cette façade légale de jeux en ligne, des opérations de cyberfraude ciblaient des victimes étrangères, notamment chinoises, qui étaient piégées pour investir dans des cryptomonnaies, puis dépouillées. Ce type de criminalité est en hausse en Asie du Sud-Est, où des groupes mafieux chinois contrôlent ce commerce illicite.

Lors de l’opération policière, les forces de l’ordre ont découvert des centaines de smartphones, des cartes SIM et une chambre de torture, révélant la brutalité du système en place. La plupart des employés chinois travaillant sur le site n’avaient pas de permis de travail et certains avaient subi des sévices.

Alice Guo, une figure centrale

Très vite, le rôle central d’Alice Guo a été mis en lumière. Élus maire en 2022, Guo avait investi dans le terrain en 2019 pour construire le complexe, en partenariat avec des investisseurs Chinois, avant de se retirer pour briguer la mairie. Son nom apparaissait encore sur plusieurs documents liés à l’entreprise, et un véhicule lui appartenant a été trouvé sur place. Outre ses liens avec le complexe, Alice Guo est à la tête de plusieurs sociétés et possédait un style de vie luxueux, avec des voitures de luxe et même un hélicoptère.

Doubles vies et faux papiers

Les interrogations sur la véritable identité de Guo ont émergé lorsque son certificat de naissance, enregistré tardivement, a suscité des doutes. Des sénateurs philippins, dirigés par Risa Hontiveros, ont demandé une enquête pour éclaircir ses liens avec les réseaux criminels chinois. Des révélations ultérieures ont montré que Guo pourrait être née en Chine sous le nom de Guo Huaping, avant de s’installer aux Philippines à l’âge de 13 ans, or, seuls les citoyens philippins, avec une mère ou un père philippin, peuvent se présenter à des élections dans ce pays. Les empreintes digitales ont confirmé qu’il s’agissait bien de la même personne.

Fuite et suite de l’enquête

En juillet 2024, alors que les accusations s’accumulaient, Guo a fui les Philippines, sans franchir officiellement les frontières du pays. Des traces d’elle ont été retrouvées en Malaisie et à Singapour, avant que sa piste ne disparaisse en Indonésie. Pendant ce temps, plusieurs officiers de police locaux soupçonnés de complicité dans ses activités criminelles ont été suspendus.

Suite à cette affaire, le président philippin Ferdinand Marcos qui s’est rendu à Davos 2030 a annoncé en juillet l’interdiction des POGO. Au cours de la campagne pour les élections de 2022, Guo, qui est désormais soupçonnée d’être une espionne Chinoise, avait exprimé son soutien aux candidatures de Marcos et de Sara Duterte, respectivement candidats à la présidence et à la vice-présidence des Philippines.

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