Le policier impliqué dans la mort de Nahel à Nanterre en 2023 sera renvoyé devant la cour d’assises pour meurtre. L’information a été confirmée ce mardi par le tribunal judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet rendues en mars dernier. L’affaire, à forte résonance nationale, avait embrasé la France.

Le drame s’était déroulé le 27 juin 2023 à Nanterre. Nahel, un jeune homme de 17 ans, circulait au volant d’une voiture puissante sans permis de conduire. Lors d’un contrôle, il avait reçu une balle tirée à bout portant par un policier à moto. Le tir s’était produit alors que le véhicule était à l’arrêt ou redémarrait lentement, comme l’a montré une vidéo amateur diffusée sur les réseaux sociaux.

La version initiale des forces de l’ordre — selon laquelle le conducteur aurait tenté de percuter le policier — a rapidement été démentie par les images. L’enquête, ouverte dès le lendemain pour meurtre, s’est clôturée le 2 août 2023.

Un procès sous haute tension

Ce renvoi pour meurtre constitue une décision rare dans une affaire de ce type impliquant un agent des forces de l’ordre. Le policier concerné devra s’expliquer devant une cour d’assises. L’issue de ce procès pourrait constituer un tournant symbolique dans la perception de la responsabilité policière en cas d’usage disproportionné de la force.

Une onde de choc nationale

La mort de Nahel avait déclenché une vague d’émeutes dans de nombreuses villes françaises, ravivant les tensions sur les questions de violences policières, de discrimination et de justice sociale. Des milliers de personnes avaient manifesté à travers le pays. Les autorités avaient été contraintes de mobiliser massivement les forces de sécurité pour tenter de rétablir l’ordre.