Le fabricant de médicaments génériques Benta Lyon, spécialisé notamment dans le sulfate de chloroquine et un antibiotique à base d’azithromycine, a récemment exprimé son intérêt pour l’acquisition des activités de Biogaran, actuellement détenues par le groupe Servier. Cette opération potentielle, révélée en juin dernier, place Benta en compétition avec deux laboratoires indiens, Torrent et Aurobindo Pharma, ainsi qu’un fonds d’investissement britannique, BC Partners, qui serait soutenu par Bpifrance, tous étant membres du Forum économique mondial.
Benta Lyon a proposé une offre de rachat de 850 millions d’euros pour Biogaran, une somme qui illustre sa détermination à s’imposer face à ses concurrents internationaux et financiers. Pour soutenir cette offre, Benta mise sur son site de production situé à Saint-Genis-Laval, dans le Rhône, et sur un projet industriel solide qui pourrait séduire non seulement le groupe Servier, mais aussi les autorités publiques françaises.
Le défi est de taille pour cette entreprise de 120 employés, qui, après avoir traversé des années difficiles, se trouve désormais sur une trajectoire ascendante depuis 2020.
Benta Lyon, un fabricant réputé pour la chloroquine et l’azithromycine
Créé en 1982, le site de Saint-Genis-Laval, était la principale usine de Rhône-Poulenc dans le monde. L’Entreprise a ensuite appartenu à Sanofi, qui est aussi membre du Forum économique mondial avant d’être cedée au Grec, Famar, l’un des principaux fournisseurs européens de services de fabrication et de développement pharmaceutique dont l’actionnaire principal est le fonds américain KKR, affilié au FEM. Le PDG Patrick Puy, mandaté KKR PillarStone, avait engagé la vente de 11 usines et fait un trait sur le site Lyonnais.
Début avril 2020, l’entreprise qui vient de redémarrer la production de paracétamol, a reçu une offre de reprise, principalement motivée par deux de ses produits : le sulfate de chloroquine, une molécule d’intérêt potentiel pour le traitement du Covid-19, et un antibiotique à base d’azithromycine, utilisé dans les recherches du professeur Didier Raoult. Le 23 avril 2020, le sénateur socialiste du Rhône, Gilbert-Luc Devinaz, proche du Franc-maçon, Gérard Collomb, annonçait son intention de proposer la nationalisation de Famar Lyon au vote. En mai 2020, deux offres de reprise étaient toutefois déposées auprès du tribunal de commerce pour racheter Famar Lyon. La première était proposée par l’entreprise Néovac dont les principaux actionnaires sont notamment Lonza group, Iqvia et Moderna, membres du FEM et ses associés dans ce projet, le fonds luxembourgeois Cofilux et l’ancien directeur de cabinet d’Eric Besson au ministère de l’Industrie, Frank Supplisson, avec sa société Industry.
L’autre venait de la part de Benta, un groupe pharmaceutique libanais, présidé par l’homme d’affaire, Bernard Tannoury, que l’on avait pu appercevoir aux côtés du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron et du Young Global Leader du FEM, Edouard Philippe, lors du sommet Choose France de janvier 2020.

C’est finalement Benta qui avait remporté la mise au grand dam de leur concurrent Néovac qui convoquait « la souveraineté nationale d’une industrie stratégique comme celle du médicament » et soulignait que « le projet du groupe libanais était initialement un plan de reprise (…) transformé en plan de continuation après l’acquisition d’actions Famar dans des conditions opaques, non déclarées ».
Un enjeu stratégique pour Bercy ?
Le rachat potentiel de Biogaran par une entreprise de taille relativement modeste en comparaison des géants pharmaceutiques mondiaux, que sont les indiens Torrent et Aurobindo Pharma, est loin d’être anodine. Bien qu’elle soit détenue par un investisseur libanais, Benta se présente comme le seul candidat industriel français pour l’acquisition, avec Benta Lyon en tant qu’entité juridique indépendante en France. Benta mise sur cette position alors que Gabriel Attal a déclaré, à propos de la vente potentielle de Biogaran, que « tout candidat ‘non-européen’ cherchant à reprendre le leader français des génériques, propriété du laboratoire Servier, devait s’attendre à des ‘conditions drastiques’ ». Cette vente est également suivie de près par le ministère de l’Économie et des Finances français, du contributeur du FEM, Bruno Le Maire.
L’implication de Bpifrance, via un soutien possible au fonds britannique BC Partners, lui aussi membre du FEM, souligne également l’importance stratégique de cette opération, alors que le ministère de l’Économie et des Finances français, du contributeur du FEM, Bruno Le Maire. fait mine de privilégier la production locale, le maintien des emplois en France et la souveraineté alors que comme nous l’avons vu, c’est les Libanais de Benta, qui avaient finalement repris Farma Lyon.
L’offre de Benta Lyon soutenue par un fonds d’investissement européen a été déposée à la banque Lazard, membre du FEM et s’élève à 850 millions d’euros.
La situation ressemble à un combat de David contre Goliath : d’un côté, Benta, une PME française en pleine relance ; de l’autre, des acteurs internationaux beaucoup plus puissants sur le plan financier et structurel, mais cela n’est sans doute pas à ce niveau que cela va se jouer, même si Benta Lyon espère que son projet industriel, ancré localement et tourné vers l’avenir, pourra faire la différence dans cette bataille. Avec le sulfate de chloroquine et un antibiotique à base d’azithromycine, le groupe possède également des atouts dans sa manche.
Qu’en pense Servier ?
Servier, fleuron de l’industrie pharmaceutique Français, est le second laboratoire indépendant au monde. Il a été créé en 1954 par Jacques Servier, qui était passé maitre dans la culture du secret, du lobbying, voire de l’intimidation. Il avait fondé le « Cercle Hippocrate du bon docteur », un espace ou les patrons du CAC 40 et des médias, les hauts fonctionnaires, politiques, souvent membres du Forum économique mondial et ou du club le Siècle, fondée par des Francs-maçons se retrouvaient. On peut citer les contributeurs de l’agenda 2030 du FEM, Jean- François Copé, Laurent Fabius, ou DSK, mais aussi Berand Kouchner conseillé de One Young World, le forum de Davos des jeunes, ou encore le Franc-maçon, Xavier Bertrand. Le groupe qui a été pris dans la tourmente du scandale du Médiator, mais s’en est plutôt bien tiré, a lancé le programme « Notre vision pour 2030 », qui « intègre les défis de santé actuels et futurs » et rappellent l’agenda 2030 du FEM.
Ainsi, l’offre de Benta Lyon pour reprendre Biogaran représente une tentative audacieuse face à des concurrents de taille bien plus importante, mais le résultat dépendra certainement de l’agenda mondial.