Ce jeudi 5 septembre 2024, lors d’une assemblée plénière extraordinaire, Fabrice Pannekoucke, âgé de 49 ans, a été élu président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, succédant ainsi à Laurent Wauquiez. Ancien vice-président en charge de l’Agriculture, il a obtenu 132 voix sur 204 grâce à une large majorité formée par le groupe LR et ses alliés de droite et du centre. Il prend la tête de la région le jour de la nomination à Matignon de Michel Barnier, un autre savoyard, avec qui il partage beaucoup de points communs. Explications.
Fabrice Pannekoucke a débuté sa carrière politique à l’âge de 26 ans en étant élu maire de Saint-Jean-de-Belleville en 2001. Il est réélu en 2008 avant de briguer la mairie de Moûtiers en 2014, où il bat le maire sortant Philippe Nivelle. Il est reconduit dans ses fonctions en 2020, confirmant sa popularité dans cette ville de la Savoie. En parallèle, il devient président de la communauté de communes Cœur de Tarentaise en 2009, jouant un rôle important dans le développement local.
Un disciple d’Hervé Gaymard
Entre 2011 et 2016, Fabrice Pannekoucke occupe le poste de chef de cabinet d’Hervé Gaymard, alors président du conseil départemental de la Savoie, comme l’avait été avant lui, un certain Michel Barnier. On peut ainsi dire qu’Hervé Gaymard fût l’un des mentors de Pannekoucke, or il est proche d’un certain Michel Barnier, dont il fût le suppléant en 1993, Gaymard est d’ailleurs devenu député quand celui-ci fut nommé Ministre de l’environnement dans le gouvernement du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Édouard Balladur. Lors de l’élection de 1995, Michel Barnier a soutenu Édouard Balladur, tandis qu’Hervé Gaymard se rangeait du côté de Jacques Chirac, mais les deux hommes restèrent proches.
Ascension régionale
En 2015, Pannekoucke entre en scène à l’échelle régionale en étant élu conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes sur la liste du Young leader de la Fondation France-Amérique, Laurent Wauquiez, un autre mentor… Dès 2017, il se voit confier la délégation aux Vallées de montagne et, lors de sa réélection en 2021, il prend également en charge le portefeuille de l’agriculture. Son engagement pour l’industrie touristique du ski et son soutien à la candidature des Alpes françaises pour les Jeux olympiques d’hiver de 2030, ne sont pas sans rappeler le profil de Michel Barnier, qui s’est très tôt intéressé aux questions d’environnement et a travaillé avec Jean-Claude Killy à l’organisation des Jeux olympiques d’Albertville en 1992.
Une présidence sous surveillance ?
Arès avoir recueilli 132 voix sur 204, Fabrice Pannekoucke, qui était le choix de Wauquiez a été élu président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, le jour même de la nomination de Barnier à Matignon. De plus le nouveau premier ministre avait brigué le poste de président de la Région AuRa en octobre 2014, se déclarant candidat pour être tête de liste UMP aux élections régionales de 2015 dans la future région AuRa , mais c’est finalement Laurent Wauquiez, secrétaire général de l’UMP, qui lui avait été alors préféré par la commission d’investiture du parti.
L’élection de Pannekoucke reste une demi surprise, puisque d’autres noms plus ronflants, circulaient comme ceux de la vice-présidente de la région et ancienne députée, Stéphanie Pernod, du maire de Valence, Nicolas Darangon, ou de l’ancien ministre Brice Hortefeux.
Le discours d’investiture que Pannekoucke a déclamé hier, fait écho aux priorités qui ont marqué sa carrière : relocalisation industrielle, renforcement des services publics de santé, et réduction des inégalités territoriales. Cependant, bien que Laurent Wauquiez ait démissionné, certains membres de l’opposition estiment que Pannekoucke restera sous l’influence de son prédécesseur, notamment en vue des élections présidentielles de 2027.
D’autant plus que Wauquiez, après avoir démissionné de la présidence de la région AuRa, devient officiellement conseiller régional et conserve une influence significative en prenant la présidence du groupe LR-Divers droite, remplaçant Jérôme Moroge.