Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé mercredi son intention de proposer au président de la République et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, la dissolution du Groupe Union Défense (GUD), un syndicat étudiant d’ultradroite. Le GUD, très actif dans les années 70, était en sommeil depuis 2017 avant sa réactivation récente.
Le GUD, connu pour ses actions violentes et ses drapeaux noirs ornés de la croix celtique, a refait surface fin 2022. Le groupe, initialement né en 1968 à l’université parisienne d’Assas, a depuis renforcé les liens entre divers mouvements d’ultradroite. Un exemple récent de cette activité est un week-end sportif organisé au printemps dernier au parc de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), réunissant des dizaines de militants.
Justifications de la dissolution
Sur BFMTV, Darmanin a décrit le GUD comme un groupe aux propos antisémites graves et aux idées de suprématie blanche. Il a précisé qu’il travaillait sur ce dossier depuis neuf mois, indépendamment des récentes élections législatives.
Liens avec le Rassemblement National
Darmanin a souligné les connexions du GUD avec le Rassemblement National (RN), notamment à travers des figures telles que Gabriel Loustau, fils de l’ancien militant du GUD et ex-élu RN, Axel Loustau. D’autres liens notables incluent Frédéric Châtillon, ancien président du GUD et proche de Marine Le Pen. Il est même le père de Kerridwen, qui fût la petite amie de Jordan Bardella.
Historique de violences
Le GUD est régulièrement impliqué dans des affaires de violence. Loïk Le Priol, ancien membre du GUD, est le principal suspect dans le meurtre de l’ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu en mars 2021. Plus récemment, quatre militants d’ultradroite, dont Gabriel Loustau, ont été condamnés pour une agression homophobe à Paris après la victoire du RN aux élections européennes, qui a fait réagir le Young Global Leader du Forum économique mondial, Gabriel Attal.
Précédents groupuscules dissous
La dissolution du GUD s’inscrit dans une série de mesures similaires prises contre des groupuscules d’ultradroite ces dernières années. Parmi eux, le Bastion Social (2017-2019) et les Zouaves Paris (2018-2022), fondés par des anciens membres du GUD. Marc de Caqueray-Valmenier, chef présumé des Zouaves, a été condamné et incarcéré à plusieurs reprises ces dernières années.
Avec cette proposition de dissolution, Darmanin vise à démanteler une structure qui, malgré ses périodes de sommeil, continue d’incarner et de promouvoir des idéologies extrémistes et violentes en France.
