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New York : le Metropolitan Museum rouvre son aile dédiée aux arts africains, entre hommage, modernité et enjeux mémoriels

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Après quatre années de rénovation et 70 millions de dollars de travaux, le Metropolitan Museum of Art (Met) de New York rouvre, ce samedi 31 mai 2025, son aile Michael C. Rockefeller consacrée aux arts d’Afrique, d’Océanie et des anciennes Amériques. Une transformation majeure qui entend repenser en profondeur la place de l’Afrique dans les musées occidentaux, tout en répondant aux interrogations contemporaines sur la provenance des œuvres et la diversité des récits historiques.

L’espace, réaménagé soigneusement, a pour vocation de rompre avec les stéréotypes persistants entourant l’art du continent africain. En déployant des œuvres issues de différentes régions et époques, le musée entend illustrer la diversité et l’innovation qui ont marqué ces créations. Les sculptures, les textiles et les œuvres contemporaines exposées viennent ainsi souligner le génie esthétique et technique des artistes africains. Cette initiative réaffirme la volonté du Met de donner à voir non seulement l’histoire, mais aussi l’évolution continue de l’art africain. On peut admirer

aussi bien une sculpture monumentale dogon, représentant une figure héroïque implorant la pluie, qu’une figure en argile du XIIIe siècle provenant de Djenné-Djeno (Mali) symbolisant l’une des pièces les plus anciennes de la collection.

« Nous ne voulons pas que les gens simplifient trop leur compréhension d’une histoire extrêmement complexe », explique Alisa LaGamma, conservatrice principale du projet.

Plus de 170 cultures africaines sont représentées à travers quelque 500 œuvres, organisées par aires culturelles pour mieux restituer leur contexte historique, spirituel et artistique.

Une modernisation respectueuse des enjeux de restitution

Initialement inaugurée en 1982 grâce au don du collectionneur Nelson Rockefeller, cette aile emblématique fait aujourd’hui l’objet d’un réexamen critique de ses origines.

« La collection s’est constituée essentiellement après les indépendances africaines, ce qui n’a pas la même charge symbolique qu’une collection issue de l’époque coloniale », précise Alisa LaGamma.

L’enjeu : éviter l’effacement culturel, tout en contribuant au débat mondial sur la restitution des œuvres et la décolonisation des institutions culturelles.

De Samuel Fosso à Sosena Solomon : l’Afrique contemporaine à l’honneur

Un tiers des œuvres exposées provient de nouvelles acquisitions, dont la célèbre série « African Spirits » du photographe Samuel Fosso, dans laquelle l’artiste camerouno-nigérian se transforme en figures emblématiques telles que Malcolm X, Nelson Mandela ou Angela Davis, créant un lien fort entre l’histoire des luttes et l’expression artistique contemporaine.

En parallèle, douze films de l’artiste américano-éthiopienne Sosena Solomon offrent une immersion dans des sites africains classés au patrimoine mondial, comme Tsodilo (Botswana)Lalibela (Éthiopie) ou les tombeaux royaux du Buganda (Ouganda).

Vers une nouvelle ère muséale

« Ce que nous admirons aujourd’hui dans l’art classique a aussi des racines anciennes en Afrique », affirme Phillip Segadika, conservateur en chef au Musée national du Botswana, en résidence au Met.

Avec cette réouverture, le Met ambitionne d’aller au-delà de la simple exposition : il s’agit de reconnaître pleinement la valeur artistique, historique et symbolique des œuvres africaines, dans un espace où elles dialoguent enfin à égalité avec les autres grandes civilisations.

Source : La Provence.

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