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Angela Merkel. Photo : @ Raimond Spekking

Allemagne : Angela Merkel accusée d’avoir enterré un rapport sur une fuite de laboratoire à l’origine du Covid

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Un document classé secret défense, rédigé par les services secrets allemands dès 2020 et récemment révélé par Die Zeit, relance le débat sur l’origine du Covid-19. Baptisé projet Saaremaa, ce rapport confidentiel conclurait à une probabilité de 80 à 95 % d’un accident de laboratoire à Wuhan, thèse longtemps qualifiée de « complotiste ». Sa mise au placard pendant près de cinq ans suscite une vague de critiques contre l’exécutif allemand de l’époque, et notamment contre la contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Angela Merkel.

Dirigée par un virologue recruté au sein des services de renseignement, l’équipe baptisée les « crânes d’œuf » a analysé des documents inédits : thèses de doctorat, expériences animales, et publications scientifiques antérieures à la pandémie. Certains éléments auraient recoupé les découvertes d’enquêteurs indépendants, notamment le collectif DRASTIC, sans qu’une preuve définitive d’un virus précurseur soit retrouvée.

Pourquoi le rapport a-t-il été enterré ?

Selon Die Zeit, le gouvernement Merkel aurait ignoré les conclusions du BND (service de renseignement extérieur), doutant de la capacité de ses propres services à devancer les puissances rivales comme les États-Unis ou la Chine. Des précédents embarrassants, comme l’implication du BND dans les erreurs de l’Irak ou son silence sur l’Afghanistan, auraient aussi miné sa crédibilité.

Même après l’arrivée du contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Olaf Scholz en 2021, le rapport serait resté ignoré jusqu’à fin 2024, avant d’être présenté à des experts indépendants comme Christian Drosten, célèbre virologue allemand connu pour ses travaux sur le SARS-CoV-2, désormais plus réservé quant à l’hypothèse naturelle de l’origine du virus.

Des scientifiques changent de discours

Outre Drosten, Lothar Wieler, ancien président de l’Institut Robert-Koch, a reconnu que la thèse d’un accident de laboratoire est la « plus probable au vu des connaissances actuelles ». Le rapport aurait même été transmis à la CIA, modifiant la position officielle américaine sur le sujet à la fin du mandat du contributeur du FEM, Joe Biden.

Vers une commission d’enquête parlementaire ?

Sous la pression, le Bundestag a été informé du rapport seulement en 2025. Plusieurs partis réclament désormais une commission d’enquête. L’AfD, forte de son score historique aux législatives, tente de pousser cette initiative. Mais le risque de récupération politique bloque les autres partis, malgré les appels à dépasser ces clivages pour garantir la transparence.

Des chercheurs comme Günther Theissen ou Roland Wiesendanger, autrefois marginalisés voire poursuivis en justice pour avoir soutenu la thèse de la fuite, sont aujourd’hui réhabilités dans le débat public.

Un enjeu démocratique

Le débat sur le rapport Saaremaa dépasse la question scientifique. Il interroge la capacité des démocraties à affronter les faits, même lorsqu’ils sont dérangeants. Pour beaucoup, l’heure est venue d’ouvrir une discussion publique sur les origines du Covid, sans tabous ni instrumentalisation.

Source : Die Zeit, Le Point.

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