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Francois Bayrou en 2012. Photo : @Rama

Immigration : François Bayrou met la pression sur l’Algérie et menace de dénoncer les accords de 1968

Lors du Conseil interministériel de contrôle de l’immigration (CICI), tenu ce mercredi 26 février 2025 à Matignon, François Bayrou a haussé le ton face à l’Algérie, annonçant que la France exigeait un réexamen des accords de 1968 sur l’immigration. À défaut d’un engagement clair d’Alger, ces accords pourraient être dénoncés, un signal fort adressé par Paris dans un contexte de fortes tensions bilatérales.

Après plus de deux heures et demie de réunion, le Premier ministre a fait part de sa fermeté en matière d’immigration, ciblant en particulier la relation franco-algérienne. La question a pris une ampleur particulière après l’attentat de Mulhouse, où un ressortissant algérien en situation irrégulière, sous le coup d’une OQTF, est accusé d’avoir tué une personne et blessé sept autres.

« Nous avons des accords signés depuis 1968, révisés trois fois, mais nous devons constater qu’ils ne sont pas respectés par Alger. » – François Bayrou

Paris accorde quatre à six semaines pour vérifier si les deux gouvernements souhaitent réellement respecter ces accords. Si aucun progrès n’est observé, la France pourrait les remettre en cause.

Une liste d’urgence de ressortissants algériens à expulser

Dans cette optique, une liste de personnes « particulièrement sensibles » devant être expulsées vers l’Algérie sera présentée aux autorités algériennes dans les prochaines semaines.

« Il est de notre responsabilité de dire que le refus de réadmission des ressortissants algériens constitue une violation directe des accords existants, et nous ne l’accepterons pas. »

Toutefois, François Bayrou précise qu’il ne souhaite pas une escalade diplomatique, mais une coopération constructive avec Alger.

Une politique migratoire sous haute tension

Cette annonce intervient alors que le gouvernement français est divisé sur l’approche à adopter face à l’Algérie.

Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, défend une approche musclée basée sur un rapport de force, tandis que JeanNoël Barrot, ministre des Affaires étrangères et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial plaide pour la voie diplomatique, révélant que des restrictions de circulation pour certains dignitaires algériens avaient déjà été mises en place avant l’attentat de Mulhouse.

L’Algérie a immédiatement dénoncé une nouvelle provocation de Paris.

Renforcement du contrôle des frontières et des visas

Le Premier ministre a également annoncé des mesures supplémentaires pour freiner l’immigration illégale comme la généralisation de la « force frontière » (policiers, gendarmes et douaniers), déjà active à la frontière italienne, à l’ensemble du territoire français, l’audit sur la délivrance des visas confié aux inspections générales de la police et des Affaires étrangères et la lutte contre l’abus de l’asile, alors que 500 000 immigrés supplémentaires et 160 000 demandes d’asile ont été enregistrés en 2024.

« La France est un pays d’asile, mais cette démarche ne doit pas être détournée de ses véritables finalités. » – François Bayrou

Une relation franco-algérienne sous pression

Alors que les tensions entre Paris et Alger ne cessent de s’intensifier, cette déclaration marque un changement de ton dans la politique migratoire française, alors que la tension est à son comble entre les deux pays. Reste à savoir si l’Algérie acceptera de coopérer ou si la crise diplomatique prendra un nouveau tournant. D’après des témoignages que nous avons recueillis les conditions d’obtentions de visas et autre démarches administratives s’étaient déjà compliqués ces derniers mois, avant même l’escalade des tensions.

Source : L’Express.

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