Henri Guaino, ancienne plume du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Nicolas Sarkozy, lors d’une interview accordée au Point, appelle à une réforme de la Constitution afin de mener de véritables politiques pour éviter que la France ne disparaisse et son montre assez critique vis à vis de la macronie.
Dès les premiers mots, Guaino dépeint une France idéale, une France qu’elle aurait pu être, regrettant les sursauts de légende qui n’ont jamais eu lieu, écrasés par la veulerie des élites. Cette nostalgie, loin de l’accabler, alimente son combat. Pas même le virage sarkozyste d’Emmanuel Macron, ne semble lui arraché un sourire. Il est dû, selon lui, à l’appauvrissement du personnel politique et au fait que l’ « Autorité » et le « travail » soient « des passages obligés pour tous les partis, à l’exception de l’extrême gauche ».
L’ancien député des Yvelines appele les élites françaises et européennes à un réveil urgent. Il regrette la « dépolitisation », qui est selon lui une « idéologie », qui a détruit « depuis quarante ans », « la politique pour mettre toute la société et l’économie en pilotage automatique ».
Interrogé sur la présence d’un éventuel héritage sarkozyste chez Gabriel Attal, Guaino rejette l’idée d’une continuité, soulignant les différences générationnelles et sociologiques. On comprend bien qu’il préfère l’original à la pâle copie. Il déplore l’usure des mots politiques, désormais vidés de leur substance par des générations de politiciens désabusés.
La question de l’autorité de l’État est au cœur de ses préoccupations. Guaino doute de la capacité du jeune Premier ministre à surmonter la crise profonde de cette autorité, confrontée à la technocratie, à la politique politicienne et à la communication.
Ses réflexions sur la souveraineté nationale et européenne, se révèlent pourtant pertinente. Il explique ne pas bien comprendre le concept de « souveraineté », mis à toutes les sauces depuis la pandémie, mais suffisamment pour dénoncer la contradiction intrinsèque à vouloir concilier les deux, qui n’est pas très gaulliste.
Sur la question de l’immigration et de l’État de droit, Guaino se montre tranchant. Il estime que la religion de « l’État de droit est incompatible avec la démocratie parce qu’elle signifie qu’au lieu de faire le droit par la démocratie, on fait la démocratie par le droit, mais faire de l’État de droit une religion, c’est pervertir l’État de droit par le gouvernement des juges ».
Il critique la politique des marqueurs, préférant une approche politique véritable et assumée, appelant à une véritable politique, loin des discours creux et des formules toutes faites. Selon lui, « Si l’on veut faire une politique de l’immigration ou n’importe quelle politique, comme une politique industrielle, par exemple, ou une politique agricole, il nous faut changer notre ordre juridique et donc notre Constitution ».
Pour Guaino, la France ne « disparaîtra » pas, car « elle une place à part dans l’imaginaire du monde », « encore faut-il qu’elle soit à la hauteur, que nous soyons un assez grand nombre de Français à le vouloir vraiment et à nous souvenir que ‘ne pas être lucide, c’est contribuer au pire’».