Lors de sa conférence de presse annuelle, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a salué ce mardi 14 janvier certaines déclarations du président américain élu Donald Trump concernant l’Ukraine. Toutefois, Moscou se montre prudent et attend des « initiatives concrètes » de la nouvelle administration pour envisager des négociations.
Lavrov a souligné l’importance de la reconnaissance par Trump des « réalités du terrain » en Ukraine. Une allusion directe à la situation actuelle où la Russie contrôle environ 20 % du territoire ukrainien. « Le simple fait que les gens aient commencé à mentionner davantage les réalités du terrain mérite probablement d’être salué », a déclaré le chef de la diplomatie russe.
Pour Moscou, ces « réalités » impliquent de ne pas revenir sur les territoires annexés, comme la Crimée et certaines parties du Donbass, une position qui risque de compliquer les discussions de paix.
Trump et l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN
Donald Trump a récemment critiqué son prédécesseur Joe Biden pour avoir laissé entendre que l’Ukraine pourrait rejoindre l’OTAN, une déclaration que Moscou interprètait comme une provocation ayant conduit à l’invasion de février 2022. Lavrov s’est satisfait de l’approche plus nuancée de Trump, qui semble s’opposer à un élargissement immédiat de l’Alliance atlantique.
Cependant, la Russie reste en attente de précisions sur la stratégie de Trump pour mettre fin à la guerre. Ce dernier a promis de régler le conflit rapidement, mais sans détailler comment il compte y parvenir.
Poutine prêt à discuter avec Trump
Lavrov a réaffirmé que Vladimir Poutine était prêt à rencontrer Donald Trump après son investiture le 20 janvier, soulignant la nécessité de propositions concrètes de la part des États-Unis. Le chef de la Diplomatie Russe a toutefois souligné que l’équipe de Trump n’a pas encore proposé de rencontre avec Poutine. Ce potentiel sommet pourrait redéfinir les relations entre Moscou et Washington et ouvrir la voie à de nouvelles négociations.
La comparaison de l’Ukraine avec le Groenland
Dans une digression notable, Lavrov a évoqué les revendications américaines sur le Groenland, déclarant qu’il fallait « écouter les Groenlandais« , tout comme, selon lui, la Russie aurait « écouté les habitants de Crimée et du Donbass ». Lavrov a également parlé du « pays actuellement appelé Ukraine », suggérant que certaines parties de l’Ukraine n’ont pas encore « défini leur statut », Lavrov réitère le refus de la Russie de reconnaître l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
Discussions entre Scholz et Poutine
Lavrov a également indiqué que le chancelier allemand Olaf Scholz n’a rien dit de nouveau à Vladimir Poutine au-delà de ce qu’il a déclaré publiquement. Cela suggère que la Russie ne voit que peu de progrès substantiels ou de concessions dans les pourparlers diplomatiques en cours avec l’Allemagne concernant le conflit en Ukraine ou d’autres questions de sécurité.
Lavrov a aussi affirmé que le partenariat de la Russie avec l’Iran n’est dirigé contre aucun pays.