Lors d’un échange téléphonique avec son homologue ukrainien, le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Cho Tae-yul, a confirmé la disponibilité de Séoul à recevoir les prisonniers de guerre nord-coréens capturés sur le front ukrainien. Cette déclaration, relayée par Reuters, intervient alors que les pertes nord-coréennes en Ukraine continuent de croître.
Depuis plusieurs mois, la Corée du Nord soutient militairement la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine. D’après les renseignements ukrainiens, américains et sud-coréens, des milliers de soldats nord-coréens ont été envoyés sur le territoire ukrainien, en particulier dans la région stratégique de Koursk, théâtre d’une percée ukrainienne à l’été 2024.
Selon les chiffres communiqués par l’armée ukrainienne, près de 4 000 soldats nord-coréens auraient été tués ou blessés depuis le début de leur engagement. En janvier 2025, Kiev faisait déjà état de plus de 3 000 pertes dans les rangs de Pyongyang.
Vers un rapatriement en Corée du Sud ?
Alors que deux soldats nord-coréens capturés avaient refusé l’exil vers le Sud en janvier, Séoul maintient sa proposition d’accueil ouverte à tous les militaires qui souhaiteraient fuir le régime du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Kim Jong–Un.
Cette opération diplomatique inédite soulève de nombreuses interrogations sur le sort des prisonniers, les risques de représailles et la gestion politique de cette nouvelle donne dans le conflit.
Objectif : acquérir de l’expérience de combat
D’après Kyrylo Budanov, chef du renseignement militaire ukrainien, les soldats nord-coréens déployés en Ukraine ne servent pas seulement de renfort. Leur présence viserait aussi à acquérir une précieuse expérience de combat sur le terrain, et à améliorer les performances des armements nord-coréens.
Budanov affirme que la Russie a modernisé les missiles KN-23 nord-coréens, désormais plus précis lors des frappes. Ce partenariat militaire entre Moscou et Pyongyang pourrait représenter un nouveau danger géopolitique si cette coopération s’intensifie et d’éventuels rapatriements en Corée du Sud pourraient être perçus comme une provocation par la Corée du Nord.