Malgré les menaces de Donald Trump et un ultimatum clair posé par Washington, Vladimir Poutine réaffirme ses exigences inchangées pour mettre fin au conflit ukrainien. Une démonstration d’intransigeance qui jette un froid sur les espoirs d’un cessez-le-feu prochain, alors même que les négociations diplomatiques reprennent.
À peine quelques jours après le sommet d’Anchorage, présenté comme une tentative de relance des pourparlers entre Moscou et Washington, Vladimir Poutine s’est exprimé sans détour. Le président russe, depuis Minsk où il rencontrait son allié biélorusse Alexandre Loukachenko, a réitéré ce 1er août 2025 sa volonté d’une « paix durable » en Ukraine. Une paix, toutefois, entièrement conditionnée à des exigences que Kiev et l’Occident jugent inacceptables.
Le Kremlin exige toujours que l’Ukraine cède définitivement les régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia, contrôlées partiellement par les forces russes, ainsi que la Crimée, annexée dès 2014. À cela s’ajoute le refus de toute adhésion ukrainienne à l’OTAN, et la fin immédiate des livraisons d’armes occidentales. « Nos conditions restent inchangées », a martelé le chef du Kremlin, balayant ainsi d’un revers de main les récentes pressions venues de Washington.
Cette déclaration intervient dans un contexte de tension croissante entre Moscou et la Maison Blanche. Le président américain Donald Trump, désormais pleinement engagé sur le front diplomatique, avait adressé un ultimatum à Vladimir Poutine : mettre fin à la guerre d’ici « 10 à 12 jours », sans quoi des sanctions économiques « très sévères » seraient appliquées. Depuis l’Écosse, Trump a multiplié les signaux d’impatience, qualifiant les récentes frappes russes en Ukraine d’« écœurantes ».
Mais Poutine n’a pas cédé. Il a même profité de sa prise de parole pour annoncer que la Russie avait commencé la production en série du missile hypersonique Orechnik, capable de transporter une ogive nucléaire. Un modèle déjà testé en 2024 lors d’une frappe sur Dnipro, et que Moscou envisage de positionner prochainement en Biélorussie. « Nos spécialistes ont sélectionné les emplacements pour les futures batteries de missiles », a-t-il précisé, sous-entendant une extension possible du théâtre militaire aux frontières de l’UE.
Dans cette partie d’échecs diplomatique, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lui, continue de plaider pour un dialogue direct. Sur les réseaux sociaux, il a répété être prêt à rencontrer Vladimir Poutine « à tout moment » pour discuter de la fin du conflit. Une main tendue que le Kremlin continue d’ignorer, convaincu que les lignes ne bougeront qu’à ses conditions.
L’ultimatum américain semble donc avoir fait long feu. Et si les discussions engagées lors du sommet d’Anchorage permettent d’éviter une escalade immédiate, elles n’ont pas, à ce jour, infléchi la ligne dure du Kremlin. Poutine, renforcé par ses alliances régionales et sûr de son levier militaire, donne le ton : la paix ne sera ni négociée, ni concédée, mais imposée.