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Philippines : le supertyphon Fung-Wong frappe un pays déjà meurtri par le passage de Kalmaegi

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Trois jours à peine après le typhon meurtrier Kalmaegi, les Philippines font face à un nouveau cyclone d’une violence extrême. Le supertyphon Fung-Wong, avec des rafales atteignant 275 km/h, a paralysé les secours et provoqué de nouvelles destructions dans un archipel déjà sinistré.

Les Philippines traversent une nouvelle épreuve climatique majeure. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 2025, le supertyphon Fung-Wong — appelé Uwan dans l’archipel — a balayé les régions nord et centre du pays, frappant de plein fouet l’île principale de Luçon, où se trouve la capitale Manille, ainsi que les Visayas. Selon l’agence météorologique nationale, les vents ont atteint 165 km/h, avec des rafales culminant à 275 km/h sur les reliefs montagneux.

Cette déferlante tropicale survient à peine trois jours après le départ de Kalmaegi (Tino), un typhon d’une intensité déjà exceptionnelle qui a fait au moins 224 morts, principalement sur l’île de Cebu. Les opérations de secours, toujours en cours dans les zones inondées, ont dû être suspendues face au retour des pluies torrentielles. Le gouvernement philippin a fait évacuer plus de 1,2 million de personnes, un record dans l’histoire récente du pays. Écoles, bâtiments publics et administrations ont été fermés dans une large partie du territoire, notamment à Manille, où les pluies ont transformé plusieurs artères en rivières.

Sur l’île de Samar, deux nouveaux décès ont été signalés, tandis que les équipes de secours peinent à atteindre les zones rurales isolées. Dans la capitale, les paroisses et les institutions religieuses ont ouvert leurs portes aux évacués sur ordre de l’archidiocèse de Manille. Les forces armées, les garde-côtes et les pompiers — près de 50 000 hommes mobilisés — travaillent désormais dans des conditions extrêmes pour secourir les sinistrés.

Mais au-delà du drame immédiat, Fung-Wong met en lumière les fragilités structurelles d’un pays parmi les plus exposés au réchauffement climatique. Avec 21 typhons depuis le début de l’année, les Philippines subissent de plein fouet l’intensification des phénomènes météorologiques tropicaux. Les océans plus chauds amplifient la puissance des vents et la charge d’humidité dans l’atmosphère, provoquant des pluies diluviennes et des inondations éclairs.

Le passage de Kalmaegi, début novembre, avait déjà révélé de graves défaillances dans les infrastructures de prévention des crues. Plusieurs projets hydrauliques n’avaient jamais été réalisés, les fonds ayant été détournés dans un vaste scandale de corruption. Une commission d’experts a été mandatée pour évaluer l’ensemble des ouvrages construits au cours des dix dernières années, tandis que des enquêtes judiciaires sont en cours.

Les écologistes dénoncent également la destruction accélérée des écosystèmes naturels qui protégeaient autrefois les zones habitées. Sur l’île de Negros, l’ONG Green Alert Network a documenté la déforestation illégale des flancs du mont Kanlaon, privant les vallées en contrebas de leur rôle de “barrière naturelle contre les crues”. Lors du passage de Kalmaegi, des torrents de boue et de troncs arrachés ont englouti plusieurs villages, aggravant encore le bilan humain.

Face à la répétition des catastrophes, les Philippines se trouvent désormais à un tournant. Les experts appellent à une refonte complète des politiques d’aménagement du territoire et de gestion des risques, dans un archipel de 125 millions d’habitants où la pauvreté, l’urbanisation anarchique et la corruption fragilisent la résilience du pays face à la crise climatique.

Sources :
Le Monde – “Les Philippines frappées par un nouveau typhon, trois jours après le passage meurtrier de Kalmaegi” – lemonde.fr

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