Les contributeurs de l’Agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky et Donald Trump, se sont rencontrés ce vendredi 28 février à la Maison-Blanche pour discuter d’un accord-cadre sur l’exploitation des ressources minières de l’Ukraine. L’échange a rapidement dérapé, Trump accusant Zelensky qui ne semblait pas dans un état normal, de ne pas vouloir la paix et de risquer de provoquer une troisième guerre mondiale, alors que la question d’un éventuel cessez-le-feu avec la Russie était également abordée.
Dès le début de la conférence, Volodymyr Zelensky a rappelé son attente vis-à-vis des États-Unis : « Je compte sur vous pour arrêter M. Poutine. Cette guerre a été déclenchée par lui, et il faut y mettre un terme. » Il a insisté sur la nécessité de préserver la souveraineté de l’Ukraine et son intégrité territoriale.
De son côté, Donald Trump a insisté sur la nécessité de parvenir à un accord de paix rapidement pour éviter une escalade. « Je veux parvenir à un accord. La sécurité, c’est 2% du problème. Ce qui compte, c’est de s’assurer que cet accord tienne. »
Le rôle stratégique des minerais ukrainiens
Donald Trump a qualifié l’accord en cours de négociation de « très équitable » et a estimé qu’un cessez-le-feu était « raisonnablement proche ». Il a également insisté sur l’importance des terres rares ukrainiennes, essentielles pour l’industrie technologique et militaire. « Nous allons investir massivement dans l’exploitation des ressources minières ukrainiennes, car elles sont cruciales pour notre développement », a-t-il affirmé.
Zelensky a, de son côté, rappelé que l’Ukraine devait rester maître de ses ressources et a insisté sur la nécessité d’un partenariat équilibré avec les États-Unis. « Nous avons besoin de développement industriel, mais pas au détriment de notre souveraineté. »
Des échanges tendus entre Trump et Zelensky
Dès le début de sa rencontre avec Zelensky, Trump a ironisé sur la tenue vestimentaire de Zelensky. Lors de l’entretien dans le bureau ovale, le journaliste de Real America’s Voice, Brian Glenn, a demandé au président ukrainien : « Pourquoi ne portez-vous pas de costume ? ». « Vous êtes dans le bureau du plus haut échelon de ce pays et vous refusez de porter un costume. […] Beaucoup d’Américains ont un problème avec le fait que vous ne respectiez pas ce bureau. »
Zelensky lui a répondu qu’il pourrait « s’acheter un costume plus cher que le sien après la guerre ». La tension est montée crescendo lorsque le président ukrainien a fait valoir à Trump que les États-Unis étaient séparés du conflit par un océan, mais qu’ils allaient bientôt ressentir ce que cela fait d’être en guerre. Trump a immédiatement répliqué en affirmant que Zelensky n’était « pas en position de tenir de tels propos », ajoutant qu’il s’était « mis en très mauvaise posture » et qu’il n’avait « pas toutes les cartes en main ».
Le président américain a rappelé le soutien financier et militaire massif des États-Unis à l’Ukraine : « Nous avons donné 350 milliards de dollars à l’Ukraine. Il serait bon d’avoir un peu plus de gratitude. » Une déclaration à laquelle Zelensky a répondu : « Nous sommes reconnaissants, mais nous devons aussi garantir notre avenir. »
Le vice-président J.D. Vance a également pris la parole, reprochant à Zelensky une attitude trop exigeante et son manque de respect : « Vous devez comprendre que nous ne pouvons pas éternellement soutenir cette guerre sans retour. »
Vers une rupture entre Washington et Kiev ?
Alors que l’administration Trump plaide pour un cessez-le-feu immédiat, Zelensky a mis en garde contre les précédents historiques de Vladimir Poutine. « En 2014, des accords ont été violés à 25 reprises par la Russie. Nous ne pouvons pas nous permettre un simple cessez-le-feu sans garanties solides. »
Trump a rappelé qu’il entretenait de bonnes relations avec Poutine et a fait référence aux accusations d’ingérence russe ainsi qu’à l’épisode de l’ordinateur de Hunter Biden. Il a ensuite accusé Zelensky de ne pas « vouloir faire la paix » et de chercher à déclencher une troisième guerre mondiale. « Vous jouez avec la vie de millions de personnes. Vous jouez avec la troisième guerre mondiale (…) et ce que vous faites est très irrespectueux pour ce pays », a lancé un Trump furieux, avertissant qu’il serait « très difficile » de négocier avec son homologue ukrainien. Le président américain a indiqué que Zelensky avait trop de haine à l’égard de Poutine et qu’en Russie, on n’apprécie guerre le président ukrainien.
Face à cette escalade, Trump a sommé Zelensky de conclure un accord, sous peine de voir les États-Unis se désengager du soutien à l’Ukraine. À la suite de cet échange houleux, Zelensky a quitté la Maison-Blanche, annulant la conférence de presse prévue.
Trump, via Truth Social, a ensuite fustigé le président ukrainien, déclarant qu’il « n’était pas prêt pour la paix car il estime que notre soutien lui donne un grand avantage dans les négociations » et qu’il avait « manqué de respect aux États-Unis dans le bureau ovale». « Il pourra revenir quand il sera prêt pour la paix », a-t-il conclu, renforçant les incertitudes sur la suite des relations entre Washington et Kiev.
Zelensky qui est toujours aux Etats-Unis, a publié un tweet où il remercie « l’Amérique, le président américain, le congrès et le peuple américain ». « L’Ukraine a besoin d’une paix juste et durable, et nous travaillons précisément pour cela », a-t-il ajouté.
Zleensky a ensuite reçut le soutien de nombreux personnalités proches du FEM son compte X, comme Emmanuel Macron, António Costa, Ursula von der Leyen, Maia Sandu ou Luc Frieden.