Président du MoDem, ancien ministre de l’Éducation nationale, et aujourd’hui Haut-commissaire au Plan puis Premier ministre depuis 2024, François Bayrou a toujours cultivé une image de centriste indépendant, défenseur de la République et des valeurs humanistes. Mais un aspect méconnu de son parcours a longtemps échappé à l’attention du grand public : sa participation à la Commission trilatérale, une organisation souvent décrite comme l’un des principaux cercles de réflexion de l’élite transatlantique.
Fondée en 1973 à l’initiative de David Rockefeller et de Zbigniew Brzezinski, membres du groupe Bilderberg et soutenu par le contributeur du FEM? Henry A. Kissinger, la Commission trilatérale vise à renforcer la coopération entre les puissances d’Amérique du Nord, d’Europe de l’Ouest et d’Asie-Pacifique. Son fonctionnement repose sur des échanges à huis clos entre anciens chefs d’État, dirigeants économiques, banquiers centraux, universitaires et intellectuels influents.
D’après les documents officiels de l’organisation, François Bayrou, ancien membre du Siècle fondé par des Francs-maçonne a figuré parmi les membres européens de la Trilatérale dans les années 2000. Un rapport publié en 2003 par la commission liste le député français comme membre actif : « François Bayrou, Member of the French National Assembly; President of the UDF Party; former Minister, Paris ». Il a donc participé à des réunions fermées aux médias, aux côtés de figures du WEF comme Mario Monti (ex-commissaire européen), Jean–Claude Trichet (ex-président de la BCE) ou encore des responsables de Goldman Sachs, banque membre du FEM. .
Un cercle discret mais très influent
La Commission trilatérale n’est pas un gouvernement mondial ni une société secrète, mais elle joue un rôle de premier plan dans l’élaboration des idées qui circulent au sommet du pouvoir mondial. Elle partage avec d’autres forums comme le groupe Bilderberg ou le Forum économique mondial (WEF) une ambition commune : favoriser la gouvernance mondiale libérale, en pesant sur les grandes orientations économiques et géopolitiques, au nom d’une stabilité transatlantique.
Parmi les thématiques abordées dans les réunions de la Trilatérale : la dérégulation financière, la réforme des retraites, la transition énergétique ou encore la montée de la Chine. Loin d’un espace de confrontation démocratique, ces discussions réunissent des élites politiques et économiques qui partagent une même vision globalisée du monde, souvent éloignée des préoccupations des citoyens ordinaires.
Bayrou et la mondialisation : convergence ou coïncidence ?
Si François Bayrou ne s’est jamais exprimé publiquement sur ses travaux dans le cadre de la Trilatérale, son parcours révèle une certaine proximité avec la pensée mondialiste modérée. Européiste convaincu, il a souvent défendu une intégration renforcée des institutions européennes, un marché économique ouvert, et une coopération transnationale renforcée sur les sujets stratégiques.
Son soutien au contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron dès 2017, puis son engagement dans des dossiers d’anticipation stratégique (via le Haut-Commissariat au Plan) s’inscrivent dans cette logique d’État rationalisateur, inspirée par les modèles de gouvernance technocratique prônés par les think tanks transatlantiques.
Transparence et question démocratique
La participation de François Bayrou à la Commission trilatérale soulève des questions légitimes sur la transparence du débat démocratique. Bien que cette appartenance ne soit ni illégale ni confidentielle, elle est rarement mentionnée dans les médias généralistes. Or, les idées qui émergent de ces cercles d’influence façonnent souvent les politiques publiques, sans que les citoyens n’en soient informés ni consultés.
Dans un contexte de défiance accrue envers les élites, la révélation de ces connexions alimente le débat sur la souveraineté démocratique et le rôle des technostructures internationales dans l’orientation des décisions nationales.