Israël a annoncé lundi l’expulsion de 171 militants de la flottille humanitaire pour Gaza, parmi lesquels la militante écologiste Greta Thunberg et l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan. Tous dénoncent des violences et des conditions de détention indignes après l’arraisonnement de leur convoi par la marine israélienne.
La tension diplomatique et médiatique autour de la flottille Global Sumud atteint un nouveau sommet. Lundi, le ministère israélien des Affaires étrangères a confirmé l’expulsion de 171 militants étrangers, parmi lesquels Greta Thunberg et Rima Hassan, arrêtés début octobre lors de l’arraisonnement de leur convoi en route vers la bande de Gaza. Sur son compte X (ancien Twitter), le ministère a publié plusieurs clichés de la militante suédoise à l’aéroport Ben Gourion, vêtue du survêtement gris attribué aux détenus israéliens, avant son transfert vers la Grèce et la Slovaquie.
À leur arrivée à Athènes, plusieurs participants ont affirmé avoir été maltraités. « Nous avons été battus, humiliés, traités comme des animaux », ont rapporté certains militants à la presse grecque. Rima Hassan, eurodéputée de la France insoumise, a déclaré avoir été frappée « par deux policiers » lors de son transfert. Elle décrit des conditions de détention éprouvantes dans « la prison de haute sécurité du Néguev », en plein désert, où jusqu’à quinze militants partageaient une même cellule, dormant à même le sol.
Le député LFI François Piquemal, également arrêté, évoque de son côté « des séquences d’humiliation », dénonçant l’absence d’accès à un avocat, à des soins médicaux ou même à une douche durant plusieurs jours. Greta Thunberg et ses compagnons ont été accueillis en Grèce par plusieurs dizaines de sympathisants brandissant drapeaux palestiniens et banderoles en soutien à la flottille.
Partie de Barcelone début septembre, la flottille Global Sumud comptait une cinquantaine de bateaux transportant des militants venus d’Europe et d’Amérique du Nord. Leur objectif : rompre le blocus imposé depuis 2007 par Israël sur la bande de Gaza et acheminer de l’aide humanitaire. Entre le 1er et le 3 octobre, la marine israélienne a arraisonné les navires au large de l’Égypte et de Gaza, les détournant vers le port d’Ashdod.
Israël affirme que la flottille violait une zone maritime interdite et accuse ses organisateurs d’être liés au Hamas. Les autorités israéliennes assurent qu’aucune cargaison humanitaire n’a été trouvée à bord. Amnesty International et plusieurs ONG dénoncent une interception illégale en eaux internationales, ainsi qu’un usage disproportionné de la force.
Selon les autorités israéliennes, plus de 470 personnes ont été arrêtées lors de l’opération. Après les expulsions de lundi, 138 militants demeurent détenus en Israël. L’affaire, déjà fortement médiatisée, ravive les tensions autour du blocus de Gaza, toujours en vigueur deux ans après la reprise du conflit armé entre Israël et le Hamas.
Sources :
Le Monde – « Greta Thunberg et Rima Hassan expulsées d’Israël avec 171 autres militants de la flottille pour Gaza »
Le Parisien – « J’ai été battue » : Rima Hassan et d’autres militants de la Flottille pour Gaza expulsés par Israël dénoncent de mauvais traitements –