L’Espagne semble sortir de l’un des pires épisodes d’incendies de forêt de son histoire récente. Grâce à des conditions météorologiques plus favorables, les foyers se stabilisent enfin, mettant fin à plusieurs semaines de lutte intense, avec un lourd bilan écologique et humain.
C’est avec prudence, mais soulagement, que les autorités espagnoles annoncent une accalmie dans l’enfer des incendies qui a ravagé le pays au cours de l’été 2025. Samedi 30 août, Virginia Barcones, directrice de la protection civile, a confirmé que « la pire vague d’incendies de l’histoire récente » de l’Espagne touche à sa fin, grâce à une amélioration notable des conditions climatiques. Températures en baisse, vents modérés et quelques précipitations ont permis aux pompiers de reprendre le dessus.
Au pic de la crise, plusieurs dizaines de feux simultanés ont mobilisé sans relâche les équipes de secours, appuyées par des renforts venus d’autres pays de l’Union européenne. Aujourd’hui, seuls sept foyers restent actifs, dont six encore jugés menaçants pour les populations et les habitations, notamment dans la région de Castille-et-Leon, au nord-ouest du pays. Le tableau reste sérieux, mais s’éloigne du chaos des dernières semaines.
Le bilan est lourd : plus de 350 000 hectares sont partis en fumée en quinze jours, selon les chiffres de l’EFFIS, le système européen d’information sur les feux de forêts. Quatre morts sont à déplorer, parmi eux des pompiers volontaires, et plusieurs arrestations ont été opérées, notamment pour négligence ayant causé des départs de feu. Ces incendies s’inscrivent dans un contexte plus large de dérèglement climatique, qui rend les étés plus longs, plus secs et plus dangereux pour les forêts méditerranéennes.
Au niveau européen, la saison 2025 s’annonce déjà comme la pire jamais enregistrée, avec plus d’un million d’hectares brûlés à travers l’Union, un triste record selon les dernières données compilées par Reuters. L’Espagne et le Portugal concentrent la majorité des dégâts. Dans ce contexte, la question de l’aménagement du territoire ressurgit : la désertification rurale, notamment, laisse des zones boisées sans surveillance ni entretien, facilitant la propagation rapide des feux.
Face à cette urgence, le Premier ministre Pedro Sánchez a appelé à un « pacte d’État » sur le climat, plaidant pour une réponse transpartisane à la crise environnementale. Il a également dénoncé l’impréparation structurelle face à des risques qui vont devenir de plus en plus fréquents. Les professionnels du climat, eux, insistent sur la nécessité d’un renforcement des capacités de prévention, de détection précoce et de gestion durable des zones forestières.
Cette accalmie, bien que bienvenue, ne doit donc pas masquer la gravité de la situation ni retarder les réformes nécessaires. Car si la météo a offert un sursis, les feux de forêt reviendront, sans doute plus tôt, plus violents, et sur des territoires toujours plus vastes. Pour l’Espagne comme pour l’Europe, l’été 2025 sonne comme un nouveau signal d’alarme.
Sources :
Le Monde – Aidée par la météo, l’Espagne vient à bout de sa bataille contre les incendies – lien
Reuters – Record wildfires burn more than 1 million hectares of EU land this year – lien
The Guardian – Deadly wildfires show Spain must better prepare for climate crises – lien
Yahoo News – Final push: Spain nearly contained record-breaking wildfires – lien
