Invité vedette de la rentrée politique d’Hervé Morin, Bruno Retailleau a rassemblé ce samedi à Épreville-en-Lieuvin les forces de la droite et du centre normands. Ministre de l’Intérieur démissionnaire et président des Républicains, il a tenu un discours offensif contre la gauche et l’Europe technocratique, tout en esquissant son rôle possible dans la présidentielle de 2027. Il a proclamé la fin de la droite « paresseuse » et confirmé ces aspirations de fermeté.
À Épreville-en-Lieuvin, dans l’Eure, la traditionnelle Fête de la pomme a pris cette année des allures de meeting présidentiel. Pour sa 11e édition, organisée par Hervé Morin, président de la région Normandie et chef des Centristes, l’invité d’honneur n’était autre que Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur démissionnaire et patron des Républicains. Devant un public acquis, il a été accueilli comme une véritable vedette.
Dès l’ouverture, Hervé Morin a donné le ton en lançant aux propriétaires du domaine hôte : « Un jour, peut-être bientôt, vous pourrez dire : ‘J’ai accueilli le président de la République’. » Une déclaration accueillie par des applaudissements nourris, qui en dit long sur les arrière-pensées de ce rendez-vous.
Bien qu’il affirme ne pas être encore candidat, Bruno Retailleau a livré un discours de fond aux accents de campagne. Fidèle à son positionnement, il a dénoncé « la gauche mélenchonisée », « l’Europe bureaucratique » et « l’immigration de masse », tout en revendiquant défendre « la France des honnêtes gens qui travaillent, se lèvent tôt, ne cassent pas et élèvent leurs enfants ». Tout en marquant sa différence avec le Rassemblement national, il a choisi d’incarner une droite ferme mais se voulant responsable. Il a proclamé la fin de la « droite paresseuse ».
Cette séquence normande intervient dans un contexte politique particulier : depuis la chute du gouvernement Bayrou le 8 septembre, Retailleau a quitté son poste place Beauvau. Reste à savoir s’il sera appelé à rejoindre le nouvel exécutif que doit former Sébastien Lecornu. Interrogé sur le sujet, il a ironisé : « Le seul défaut de Sébastien Lecornu, c’est de ne pas être Vendéen. »
De son côté, Hervé Morin, soutien de longue date d’une grande primaire à droite, a rappelé l’enjeu de 2027 : ne pas diluer le camp conservateur et centriste face aux extrêmes. David Lisnard, déjà engagé derrière Retailleau, pousse à clarifier les positions. Le rendez-vous de ce week-end confirme en tout cas que le chef de file des Républicains s’impose de plus en plus comme l’une des figures centrales de la recomposition à droite.
Sources :
Ouest-France – « Bruno Retailleau en meeting lors de la rentrée politique d’Hervé Morin et des Centristes » – 20 septembre 2025 – lien