Bernard Arnault, patron de LVMH et première fortune de France, a racheté l’hôtel Cap Estel à Èze, un lieu mythique de la Riviera fréquenté jadis par les Beatles et les Rolling Stones. Estimée à 200 millions d’euros, cette acquisition illustre la fascination du milliardaire pour les adresses d’exception, entre histoire, luxe et discrétion.
Perché sur une presqu’île privée, entre ciel et mer, l’hôtel Cap Estel s’impose comme l’une des adresses les plus confidentielles de la Côte d’Azur. Ce cinq étoiles d’Èze, à quelques encablures de Monaco, compte seulement 20 chambres et suites, bordées de jardins ponctués de ficus centenaires et ouvertes sur un panorama azuréen d’une rare intensité. Lieu de retraite et de sérénité, il vient d’entrer dans le portefeuille de Bernard Arnault, président-directeur général de LVMH, qui en a fait l’acquisition pour 200 millions d’euros, comme l’a confirmé la mairie d’Èze au Figaro.
Ce sanctuaire du luxe, doté de deux piscines — l’une intérieure face à la mer, l’autre à débordement à l’extérieur —, devrait, selon la municipalité, conserver son statut hôtelier. Une décision qui préserverait l’esprit de ce site hors du temps, souvent qualifié de « secret chuchoté » parmi les initiés de la Riviera.
L’histoire du Cap Estel s’inscrit dans la légende des villégiatures de la haute société européenne. Construit en 1899 par l’auteur et éditeur irlandais Franck Harris, proche d’Oscar Wilde, il fut conçu comme une demeure accueillant amis et artistes, avant de devenir villa privée sous le comte Méry de la Canorgue puis le comte russe Sergueï Stroganoff. L’armateur grec André Embiricos en fit son lieu de résidence à partir des années 1920, prolongeant cette tradition d’intimité.
Il faudra attendre 1951 pour que Robert Squarciafichi rende au site sa vocation hôtelière. Dès lors, le Cap Estel devient le refuge de stars internationales. Les Beatles y séjournent, trouvant l’inspiration pour leur chanson « Michelle », tout comme U2 ou les Rolling Stones, inscrivant la villa-hôtel dans la mémoire musicale et mondaine du XXe siècle.
Cette acquisition s’inscrit dans une stratégie plus large de Bernard Arnault, qui multiplie depuis plusieurs années les investissements dans l’hôtellerie de prestige, à travers notamment le groupe Belmond et Cheval Blanc. Le rachat du Cap Estel renforce encore l’ancrage de LVMH sur la Côte d’Azur, où le luxe n’est pas seulement une vitrine, mais un art de vivre façonné par l’histoire, la discrétion et la légende des lieux.
Reste à savoir si le milliardaire respectera la philosophie originelle du Cap Estel, « une maison privée où les hôtes sont reçus comme des amis », ou s’il y insufflera une nouvelle page de l’art de recevoir à la française.
Sources :
Le Figaro – Bernard Arnault rachète l’hôtel Cap Estel, 30 août 2025 – lien