L’édition 2025 du Shangri-La Dialogue, principal forum de sécurité en Asie, a été marquée par de vives tensions géopolitiques entre les États-Unis et la Chine. Depuis la tribune, Pete Hegseth, secrétaire américain à la Défense, a sonné l’alarme aujourd’hui : selon lui, Pékin se prépare activement à un recours à la force militaire, notamment en direction de Taïwan.
« La menace que représente la Chine est réelle et pourrait être imminente », a-t-il déclaré, affirmant que l’armée chinoise « s’entraîne tous les jours » pour une éventuelle invasion de l’île démocratique revendiquée par Pékin.
L’Indo-Pacifique, théâtre stratégique de la confrontation sino-américaine
Face à cette menace perçue, Washington a réaffirmé sa volonté de faire de l’Indo-Pacifique un théâtre prioritaire de sa politique de défense. Les États-Unis renforcent leur coopération militaire avec leurs alliés traditionnels, comme le Japon, les Philippines et l’Inde, pour dissuader tout acte hostile chinois.
« L’Amérique est fière d’être de retour en Indo-Pacifique, et nous sommes ici pour y rester », a insisté Pete Hegseth.
Le secrétaire américain a également exhorté les alliés asiatiques à augmenter rapidement leurs propres capacités militaires, citant les pays européens comme exemple à suivre, notamment en matière de dépenses de défense.
« Grâce au président Trump, nos partenaires asiatiques devraient s’inspirer de l’Europe, devenue un modèle en matière de réarmement. »
La Chine dénonce des « provocations »
La réponse de Pékin ne s’est pas fait attendre. L’ambassade chinoise à Singapour a vivement critiqué l’intervention américaine, la qualifiant de « discours rempli de provocations ». Dans un geste symbolique fort, la Chine avait d’ailleurs refusé d’envoyer un haut responsable au forum, une première depuis 2019.
Cette décision souligne l’ampleur du fossé diplomatique entre les deux puissances et reflète la crispation croissante autour du dossier taïwanais.
L’Europe en soutien… sous pression américaine
En toile de fond, les déclarations américaines résonnent aussi en Europe, où plusieurs pays comme l’Allemagne ont récemment annoncé une hausse substantielle de leur budget militaire, sous la pression des menaces de désengagement de Donald Trump vis-à-vis de l’OTAN.
Le forum, marqué cette année par la présence inédite d’Emmanuel Macron, premier président européen à l’ouvrir, se poursuit jusqu’à ce dimanche dans la cité-État de Singapour.
Source : TF1.