Washington envisage d’intensifier sa pression contre le régime de Nicolas Maduro, désormais qualifié d’organisation terroriste par les États-Unis. Selon des sources citées par Reuters, une « nouvelle phase » d’opérations pourrait débuter dans les prochains jours, mêlant actions secrètes, frappes ciblées et options militaires élargies dans les Caraïbes. Une situation explosive qui réactive le risque d’escalade.
Les tensions entre Washington et Caracas franchissent un nouveau seuil. Plusieurs mois après le début de la crise autour du Venezuela, les États-Unis ont officiellement désigné, le 24 novembre, le « Cartel des Soleils » comme organisation terroriste. Selon l’administration américaine, ce réseau criminel lié au narcotrafic serait dirigé par le président Nicolas Maduro lui-même, une accusation que Caracas qualifie de « mensonge infâme » destiné à légitimer une future intervention militaire. Cette décision ouvre toutefois, selon le secrétaire à la Guerre Pete Hegseth, « toute une série de nouvelles options » aux forces américaines engagées dans la région caribéenne.
Sur place, la présence militaire américaine s’intensifie. L’arrivée à Porto Rico du général Dan Caine, plus haut gradé de l’US Army, illustre cette montée en puissance. La flotte déployée dans les Caraïbes — quinze bâtiments de surface, des drones, de multiples avions et près de 15 000 soldats — représente aujourd’hui la plus forte concentration américaine dans cette zone depuis la crise des missiles de Cuba. Un signal clair envoyé à Caracas, même si ce dispositif reste très éloigné de l’ampleur d’une opération de changement de régime comme celles lancées en Irak ou en Afghanistan.
Selon des sources américaines citées par Reuters, la Maison Blanche s’apprête à ouvrir une « nouvelle phase » dans ses opérations. Celle-ci reposerait, du moins dans un premier temps, sur des actions clandestines, avec la possibilité d’une tentative de renversement du président vénézuélien. Le scénario d’une intervention directe reste évoqué, mais demeure hautement périlleux. Une campagne terrestre serait nécessaire pour espérer faire tomber le gouvernement chaviste, et aucune disposition militaire actuelle ne laisse entrevoir une telle option imminente.
Les forces armées américaines pourraient en revanche opter pour des frappes aériennes ciblées sur des infrastructures liées au narcotrafic : centres de production, zones portuaires, bases supposées de cartels ou personnalités clés. Une stratégie qui, pour Washington, permettrait de frapper le réseau dont Nicolas Maduro est accusé d’être le chef, tout en évitant une confrontation directe de grande ampleur. Reste l’inconnue majeure : la capacité des défenses antiaériennes vénézuéliennes. Les vieux F-16 achetés aux États-Unis, sans maintenance depuis des années, seraient hors d’usage, mais les systèmes sol-air russes Igla-S pourraient constituer un obstacle non négligeable.
Pour Caracas, il s’agit d’une menace existentielle. Le pouvoir accuse Washington de chercher à « inventer » un prétexte d’intervention, alors que les États-Unis ont placé une récompense de 50 millions de dollars sur la tête de Nicolas Maduro. Cette escalade verbale et militaire intervient alors que les tensions régionales restent vives, notamment autour du territoire contesté de l’Essequibo au Guyana, sur lequel plane désormais une crainte d’invasion.
Face à ces signaux inquiétants, une question domine : Washington se prépare-t-il réellement à frapper le Venezuela ? Si les options restent ouvertes et que les responsables américains reconnaissent discuter de scénarios extrêmes, aucune indication ne laisse penser qu’un assaut massif est imminent. L’administration du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald Trump pourrait privilégier ce qu’elle estime être la voie la moins risquée : des opérations limitées, ciblées, discrètes, mais suffisamment robustes pour tenter d’affaiblir un régime que les États-Unis veulent voir vaciller depuis plus d’une décennie.
Sources :
GEO France – Article publié le 24/11/2025 – lien
Reuters – Déclarations d’officiels américains – https://www.reuters.com