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Donald Trump à 34 ans.

Etats-Unis : Quand Trump évoquait les effets de la télévision sur la politique américaine dans sa jeunesse

À 34 ans, bien avant de devenir une figure emblématique de la politique américaine, Donald Trump partageait déjà ses perspectives tranchées sur l’état et l’avenir de la gouvernance aux États-Unis. Dans une interview révélatrice, Trump exprimait son scepticisme quant à son propre désir de briguer la présidence, tout en critiquant ouvertement le système politique américain et l’impact délétère de la télévision sur celui-ci, donnant l’impression qu’il avait lu Bourdieu.

Trump, à l’époque un jeune magnat de l’immobilier, évoquait déjà une préoccupation majeure : le déficit de leadership capable au sein du paysage politique américain. Il soulignait que « la plupart des personnes capables ne sont pas en train de faire l’office politique », déplorant ainsi la réticence des individus qualifiés à s’engager dans la vie publique, souvent par peur des répercussions personnelles et professionnelles.

Sa critique se faisait plus acerbe encore lorsqu’il abordait le sujet de la télévision et son influence sur le processus électoral. Pour Trump, la télévision avait profondément impacté le processus politique, favorisant l’image sur le fond, le style sur la substance. Il suggérait que des figures historiques de la trempe d’Abraham Lincoln auraient peu de chances d’être élues dans l’ère moderne, simplement à cause de leur apparence non conforme aux standards télévisuels.

Cette interview offre une perspective intrigante sur les préoccupations de Trump concernant le monde politique, des années avant son ascension à la présidence des États-Unis. Son diagnostic sur la superficialité engendrée par la télévision dans la sélection des leaders politiques soulève des questions pertinentes sur la véritable nature de la démocratie américaine.

Ironiquement, c’est en exploitant habilement cette même télévision critiquée que Trump parviendra des décennies plus tard à forger son image publique et à s’imposer dans la course à la présidence. Sa campagne de 2016, marquée par une présence médiatique omniprésente et un usage stratégique des réseaux sociaux, illustre à quel point il avait compris et intégré les mécanismes de pouvoir de la télévision et des médias dans le jeu politique.

La réflexion de Trump à 34 ans sur la politique et la télévision ouvre ainsi une fenêtre sur les paradoxes du système électoral américain, où le charisme et l’image télévisuelle peuvent souvent éclipser la substance et les idées. Cette dynamique pose la question de l’évolution de la politique américaine dans une ère dominée par l’image et les médias, interrogeant la capacité du système à favoriser l’émergence de leaders véritablement visionnaires et compétents. Un constat qui n’est pas sans rappeler le concept de médiocratie théorisé par le philosophe Québécois, Alain Deneault, dans un ouvrage éponyme.

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