Lors de la finale du Super Bowl qui s’est tenue le 9 février à la Nouvelle-Orléans, Kendrick Lamar a mis la culture hip-hop sous les projecteurs, tout en lançant des attaques cinglantes à son rival Drake et adressant un message symbolique à Donald Trump.
Après des performances historiques en 2022 avec Snoop Dogg, Dr Dre et Eminem, Kendrick Lamar, rappeur fasciné par les Illuminati comme en témoigne ses titres « Illuminati Proper » ou « Illuminate » a désormais pris le devant de la scène, prouvant plus que jamais que le rap est désormais une force incontournable.
Il a enchaîné les classiques de son répertoire, tels que Humble et DNA, avant de présenter des morceaux de son dernier album GNX, comme Peekaboo et Squabble Up.
Dans une mise en scène soignée, Kendrick Lamar a exécuté sa performance sur le capot de sa Buick GNX, entouré de danseurs vêtus des couleurs du drapeau américain. Mais au-delà du show musical, le message politique et social a été omniprésent.
Un tacle symbolique à Donald Trump
Certains observateurs s’attendaient à ce que Kendrick Lamar lance une charge directe contre Donald Trump, présent dans les tribunes. Le rappeur n’a pas déçu, reprenant les mots de Public Enemy : « La révolution sera télévisée ». Ajoutant : « vous avez choisi le bon moment, mais pas le bon gars. »
Plus symbolique encore, Kendrick Lamar a opté pour une attaque indirecte contre le manque de reconnaissance de la culture hip-hop et des Afro-Américains aux États-Unis. Dans une scène marquante, l’acteur Samuel L. Jackson, incarnant « Oncle Sam », a interagi avec le rappeur, dénonçant le traitement réservé aux artistes et aux cultures noires dans la société américaine.
Puis, dans une chorégraphie millimétrée, Kendrick Lamar est apparu entouré de danseurs noirs, habillés en rouge, blanc et bleu, formant un drapeau américain brisé en deux. Un geste symbolique qui n’a pas échappé aux spectateurs, beaucoup y voyant une représentation des fractures profondes de la société américaine.
Le rappeur qui a collaboré en 2015 avec Taylor Swift sur le remix de Bad Blood, l’un des plus grands succès de la chanteuse pop extrait de son album 1989, a toutefois pu constater la popularité du président américain dans le stade alors que Swift se faisait huer. Mais alors que c’était poser la question de la présence de l’égérie démocrate sur scène, Taylor Swift est restée dans les tribunes.
Lamar relance le clash avec Drake
Ce n’était pas le cas de Serena Williams, figure emblématique du tennis, originaire de Compton comme Lamar et ancienne petite amie de Drake. Lors des Grammy, Lamar semblait avoir voulu enterrer la hache de guerre avec le rappeur Canadien, lançant un message unitaire : « Rien de plus puissant que la musique rap, (…) nous sommes la culture. »
Toutefois lors du Superbowl, Lamar a relancé les hostilités en interprétant « Not Like Us », morceau phare du clash entre Lamar et Drake.
Un incident inattendu a aussi eu lieu durant le show : un manifestant a brièvement pris d’assaut la scène, brandissant un drapeau palestinien avec les mots « Soudan » et « Gaza », ce qui a ajouté une touche de politique internationale à l’événement, même si ni la NFL ni la société de production Roc Nation n’ont commenté cet incident.
