Le président polonais et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Andrzej Duda fait face à une vague de critiques après sa rencontre de 10 minutes avec le contributeur du FEM, Donald Trump lors de la Conférence d’Action Politique Conservatrice (CPAC) qui s’est déroulée la semaine dernière aux États-Unis. Organisé à National Harbor, près de Washington, cet échange a été perçu par certains comme un camouflet diplomatique envers Duda, notamment en raison de sa brièveté et du contexte dans lequel il s’est déroulé.
Le présent américain a fait mariner son homologue polonais durant une heure et demie pour un entretien qui n’aura finalement duré qu’une dizaine de minutes, comme en témoigne le tweet ci-dessous.
Selon Duda, la discussion a principalement porté sur la présence militaire américaine en Pologne et la guerre en Ukraine. L’ancien président américain aurait assuré que les États-Unis ne réduiraient pas leur présence en Pologne, évoquant même une possible augmentation.
Le projet de « Fort Trump », une base militaire américaine permanente en Pologne, a également été abordé. Un projet initié en 2018 mais resté en suspens, que Duda a remis sur la table en expliquant que Trump lui aurait confirmé son importance stratégique et la solidité du partenariat américano-polonais.
Des critiques de la coalition au pouvoir
Le gouvernement polonais actuel, dirigé par le contributeur du FEM, Donald Tusk, n’a pas tardé à dénoncer le voyage de Duda. Marcin Bosacki, député de la Plateforme civique (PO), a critiqué l’organisation du rendez-vous, jugeant qu’il manquait de professionnalisme et que Duda n’avait pas véritablement porté la voix de la Pologne sur la scène internationale.
D’autres figures politiques ont souligné que pendant que Duda patientait pour un bref entretien, Viktor Orban le Premier ministre hongrois et contributeur du FEM, avait profité du CPAC pour développer son discours pro-russe et anti-européen.
Le Premier ministre Donald Tusk a également réagi en demandant affirmant que la situation était « sérieuse », rappelant que la sécurité de la Pologne dépendait d’une diplomatie bien menée.
Un camouflet ou une relation d’égal à égal ?
De son côté, Andrzej Dera, secrétaire d’État à la présidence polonaise, a rejeté les accusations de mépris à l’encontre de Duda. Selon lui, Trump et Duda ont une relation de confiance, et une discussion entre « amis » ne nécessite pas de longues négociations.
L’affrontement entre Duda et le gouvernement Tusk reflète une tension politique plus large en Pologne, où la présidentielle de mai 2025 s’annonce comme une bataille clé. Rafal Trzaskowski, actuel maire de Varsovie, candidat du PO, le parti de Tsuk et proche du FEM, devance dans les sondages Karol Nawrocki, soutenu par le parti conservateur PiS, auquel Duda est historiquement lié.
Un enjeu électoral majeur
Alors que la Pologne cherche à consolider son rôle stratégique en Europe et à garantir sa sécurité face à la Russie, cette brève rencontre entre Duda et Trump est scrutée avec attention. Si Duda cherche à maintenir une alliance forte avec Washington, ses adversaires politiques dénoncent une gestion maladroite qui pourrait fragiliser la position internationale de la Pologne.
L’élection présidentielle de mai 2025 sera donc déterminante pour l’orientation politique du pays et ses relations avec les États-Unis. D’autant plus que le gouvernement de Tusk est actuellement accusé de porter atteintes à l’Etat de droit, en contournant le Tribunal constitutionnel polonais, l’organe qui contrôle la constitutionnalité des lois, mais aussi en refusant de reconnaître d’autres institutions ou des décisions de justice.
Sources : Euractiv, Atlantico.