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Paris : Prison ferme pour la femme qui avait inventé des menaces antisémites dans son immeuble

Nancy S., une mère de famille de 51 ans, a été condamnée ce mercredi 14 mai par le tribunal judiciaire de Paris à une peine de deux ans et demi de prison, dont un an ferme, pour avoir falsifié des menaces antisémites dans son immeuble HLM de l’avenue Philippe-Auguste, dans le XIe arrondissement de Paris. Ces faux tags antisémites, découverts en octobre dernier, avaient suscité l’émotion dans un immeuble marqué par le traumatisme de l’assassinat de Mireille Knoll en 2018.

Nancy S. avait d’abord accusé des inconnus d’être à l’origine des menaces de mort et des inscriptions antisémites retrouvées sur les murs de son immeuble. Les inscriptions, notamment des croix gammées et des messages tels que « Sale juive morte », ont alarmé ses voisins et les autorités. Après avoir dénoncé ces actes auprès de la presse et des autorités, elle a prétendu être victime de ces attaques, invoquant une peur pour elle-même et ses enfants.

Cependant, l’enquête a rapidement révélé que cette histoire était une mise en scène. Des vidéos de surveillance dans l’ascenseur ont montré sa propre fille, un marqueur à la main, en train de dessiner les inscriptions sous les directives de sa mère. Malgré une défense affirmant l’existence de preuves fragiles, le tribunal a conclu que Nancy S. était responsable de la création de ces fausses accusations, soulignant la gravité de l’acte et son impact sur les victimes réelles de l’antisémitisme.

Une mère accusant sa propre fille

L’histoire a pris une tournure dramatique lorsque Nancy S. a accusé sa fille de 16 ans d’être la principale instigatrice de ces actes. Selon ses déclarations, sa fille aurait agi pour se venger d’une voisine qu’elle accusait d’avoir dénoncé la famille pour maltraitance. Cependant, cette version des faits n’a pas été convaincante, d’autant plus qu’une caméra cachée a filmé la scène de la mère et de la fille dans l’ascenseur. Cette vidéo a été un élément clé dans la conviction du tribunal.

Un traumatisme dans un immeuble déjà marqué par l’histoire

L’immeuble où ces événements ont eu lieu n’est pas anodin. C’est là qu’en 2018, Mireille Knoll, une survivante de la Shoah, a été assassinée en raison de sa religion. L’assassinat de cette vieille dame de 85 ans, tuée de manière barbare par son voisin, avait déjà laissé des cicatrices profondes au sein de la communauté, et les fausses menaces de Nancy S. ont ravivé les angoisses. Les voisins, déjà affectés par l’histoire tragique de Mireille Knoll, ont vécu ces nouvelles menaces comme un autre choc.

Un voisin de 94 ans, déjà fragile, a témoigné de la terreur qu’il a vécue en croyant que l’assassin de Mireille Knoll pourrait venir chez lui. Ce même voisin a été hospitalisé après avoir appris que les fausses menaces étaient l’œuvre de Nancy S., une femme qu’il connaissait. La quinquagénaire devra lui verser une indemnité de 5 000 euros pour le préjudice moral.

Les conséquences financières et morales

En plus de sa peine de prison, Nancy S. devra rembourser plus de 7 000 euros à Paris Habitat, le bailleur social, pour le préjudice financier subi à la suite des dégradations dans l’immeuble. Elle devra également indemniser la voisine qu’elle avait accusée, à hauteur de 2 000 euros, ainsi que régler 2 400 euros de frais de procédure pour les parties civiles.

Source : Le Parisien.

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