Ce dimanche 6 avril 2025, la place Vauban à Paris devait être le théâtre d’une démonstration de force en faveur de Marine Le Pen, récemment condamnée à cinq ans d’inéligibilité dans l’affaire des assistants parlementaires. Pourtant, le Rassemblement national (RN) n’a pas réussi à mobiliser autant que prévu, révélant les difficultés du parti à capitaliser sur la colère populaire.
Malgré les appels à la mobilisation, le rassemblement en soutien à Marine Le Pen n’a pas attiré les foules attendues. La direction du RN espérait entre 8 000 et 10 000 manifestants, mais la place Vauban est restée largement clairsemée, bien loin des grandes mobilisations historiques de l’extrême droite française.
Un discours critique envers la justice française
Marine Le Pen et ses alliés, comme Jordan Bardella ou Louis Aliot, ont principalement axé leurs discours sur une critique de la justice, qualifiant la décision de justice de « politique » qui a « non seulement bafoué l’État de droit, mais aussi l’État de démocratie ».
« Nous ne demandons pas à être au-dessus des lois, mais pas au-dessous non plus », a lancé Marine Le Pen à ses militants lors d’un meeting organisé en urgence près des Invalides.
Suite à la condamnation prononcée en première instance pour détournement de fonds publics, la leader du RN à adopter une posture de victime. Elle n’hésite pas à comparer son sort à celui d’opposants internationaux célèbres comme Alexeï Navalny ou encore Ekrem Imamoglu.
Un soutien mitigé au sein du camp national
Le rassemblement n’a pas attiré les alliés potentiels du RN. Ni Éric Zemmour, ni Nicolas Dupont-Aignan, ni Philippe de Villiers n’ont répondu présent. Cette absence notable démontre les divisions persistantes au sein de la droite conservatrice et nationaliste française.
Seules quelques personnalités médiatiques, issues notamment des milieux identitaires et radicaux, comme Marion Maréchal, Damien Rieu ou Alice Cordier du groupe Némésis, ont marqué leur présence, accentuant un certain isolement politique.
Un avenir politique incertain pour Marine Le Pen
À l’heure actuelle, Marine Le Pen a fait appel du jugement, et son allié Éric Ciotti promet de déposer une proposition de loi en juin pour supprimer l’exécution provisoire des peines d’inéligibilité.