Une assistante d’éducation de 31 ans a été poignardée à plusieurs reprises par un collégien ce mardi 10 juin, vers 8 h 15, alors qu’elle participait à un contrôle de sacs devant le collège Françoise‑Dolto à Nogent en Haute‑Marne. Le jeune de 14 ans, immédiatement maîtrisé par les gendarmes présents, a été placé en garde à vue. La victime, prénomée Mélanie selon plusieurs sources, était mère d’un enfant et travaillait au collège depuis la rentrée.
Face à ce drame, le Premier ministre François Bayrou a qualifié la situation de dérive de la société » et a insisté sur la gravité du « fléau des armes blanches chez les mineurs », qu’il juge désormais « un ennemi public ». Il a annoncé l’expérimentation de portiques de détection d’armes aux entrées des établissements scolaires, en parallèle d’un projet de durcissement des règles concernant certains couteaux actuellement non considérés comme armes .
La réponse sécuritaire contestée
Si Élisabeth Borne, la ministre de l’Éducation, s’est rendue sur place et appelle à une approche globale incluant la santé mentale, le contrôle des écrans et des réseaux sociaux, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau tempère sur l’efficacité des portiques, notamment face aux couteaux en céramique, mais plaide pour une réponse sécuritaire.
Contexte plus large : des contrôles déjà en cours
Depuis fin mars, des contrôles aléatoires de sacs aux abords des établissements scolaires auraient entrainé la saisie de 6 000 sacs, avec 186 couteaux saisis et 32 gardes à vue entre le 26 mars et le 26 mai.
Réactions politiques et sociétales
Marine Le Pen (RN) dénonce la « banalisation de l’ultraviolence » face à l’« apathie des pouvoirs publics ». Jordan Bardella, président du RN, critique l’alliance entre la sauvagerie de terrain et le déni étatique. Jean‑Luc Mélenchon (LFI) plaide pour une attention renforcée à la santé mentale des jeunes, tandis que Sophie Vénétitay (SNES‑FSU) souligne que les assistants d’éducation ont un rôle pédagogique, pas de vigiles. Laurent Zameczkowski (PEEP) plaide pour plus de personnels médicaux scolaire pour détecter les fragilités psychologiques.
Un appel à l’unité nationale
Le président Emmanuel Macron a exprimé sa solidarité et souligné la nécessité collective de prévenir ces actes. Sur X, il affirme que « la Nation est en deuil et le gouvernement mobilisé pour faire reculer le crime ».
Le drame de Nogent ravive la question de la sécurité dans les établissements scolaires. Entre mesures techniques (portiques, contrôle des sacs) et actions préventives (santé mentale, encadrement scolaire), le gouvernement prépare une réponse musclée alors que la question des portiques de sécurité était à l’agenda de nombreux politiques. Le débat s’annonce intense dans les prochaines semaines.
Source : Lemonde, lefigaro, tf1info