Depuis le rejet du recours de Canal+ par le Conseil d’État le 19 février 2025, la décision de l’Arcom de ne pas renouveler la fréquence de C8 est confirmée et la chaine arrêtera sa diffusion le 28 février priochain. Plusieurs figures médiatiques et politiques dénoncent une décision arbitraire et une volonté de museler des voix discordantes, tandis que de nombreuses personnalités politiques proches du Forum économique mondial démentent ces allégations.
Le présentateur Pascal Praud, dans le Journal du Dimanche, évoque une “volonté politique de faire taire certaines opinions”, tandis que le journaliste Jules Torres est intervenu successivement sur Europe 1, TPMP et L’Heure des Pros 2 vendredi dernier pour relater une conversation qu’il aurait surprise dans un restaurant près de Canal+. Selon lui, des membres de l’Arcom auraient affirmé : « on nous a demandé de virer Hanouna, on l’a fait, on a fait notre boulot. »
Cyril Hanouna affirmait la veille que cette exclusion de la TNT résulterait d’un accord secret entre Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, et Roch-Olivier Maistre, ex-président de l’Arcom, qui durant son mandat a oeuvré à élargir les compétences de l’autorité de régulation de l’audiovisuel dans un rôle de contrôle du numérique en favorisant notamment un rapprochement avec Hadopi, pour réguler les plateformes numériques, lutter contre le piratage et protéger la création. Maistre a par exemple encouragé la régulation des grandes plateformes numériques avec le Digital service act, entré en vigueur en août 2023 et prôné l’utilisation de l’intelligence artificielle pour automatiser la lutte contre la propagation des discours de haine sur Internet.
Face à ces accusations, l’Arcom a publié un communiqué le 23 février, réfutant toute ingérence politique et rappelant que les membres de son collège n’étaient pas présents dans le quartier évoqué par Torres. Jules Torres a toutefois confirmé ses propos en réaction à ce communiquer.
Présent au salon de l’Agriculture, le président du RN, Jordan Bardella a déclaré que la fermeture de C8 était « une décision politique ». « Le silence du président de la République dans la fermeture de la première chaîne de la TNT est une faute politique. »
Les personnalités politiques proches du Forum économique mondial tentent d’apaiser la polémique
Le président et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron est pourtant sorti de son silence le 22 février, en marge du Salon de l’Agriculture, pour rappeler que la loi garantit l’indépendance des décisions de l’Arcom. Il affirme que ce n’est ni au gouvernement ni au président de décider du renouvellement ou non d’une chaîne sur la TNT.
Dans la même ligne, la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui fait partie du cercle d’influence Le Siècle, fondé par des franc-maçons après guerre et dont la carrière a été liée aux contributeurs de l’agenda 2030 du FEM, Attali, Sarkozy, Fillon et Macron a défendu le cadre législatif en rappelant que l’Arcom “est une autorité indépendante créée par un vote du Parlement”, et que si les règles actuelles sont jugées injustes, “il revient au législateur de les modifier”.
Invité du Grand Rendez-vous Europe 1/Cnews/Les Echos, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et contributeur du FEM, Jean–Noël Barrot, a démenti que l’Arcom a « fermé C8 », mais que la fermeture de la chaîne est « une conséquence possible » du non-renouvellement de la fréquence de cette dernière. Interrogé sur les révélations de Torres, il s’est montré sceptique, déclarant que si cela était avéré, cela serait bien sur inadmissible.
Si C8 cesse d’émettre sur la TNT, la chaîne n’est pas pour autant contrainte de disparaître. Elle pourra continuer à diffuser ses programmes via le câble, le satellite et les plateformes numériques.