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Vietnam : la femme d’affaires Truong My Lan échappe à la peine de mort malgré une fraude de 27 milliards de dollars

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Condamnée à mort pour la plus grande escroquerie financière de l’histoire du Vietnam, Truong My Lan verra sa peine commuée en prison à vie grâce à une réforme du Code pénal. L’Assemblée nationale vietnamienne a voté une loi, ce mercredi 25 juin, qui va réduire le nombre d’infractions passibles de la peine de mort. Retour sur une affaire tentaculaire aux conséquences économiques et sociales majeures.

C’est un revirement judiciaire majeur dans l’un des plus grands scandales financiers de l’Asie du Sud-Est. Truong My Lan, magnat de l’immobilier au Vietnam et fondatrice du groupe Van Thinh Phat, a échappé à l’exécution malgré sa condamnation à mort pour une fraude colossale estimée à 27 milliards de dollars. Cette décision intervient après une modification du Code pénal votée mercredi 25 juin par l’Assemblée nationale vietnamienne.

Une réforme pénale qui sauve une milliardaire déchue

D’après son avocat Giang Hong Thanh, la peine capitale infligée à Truong My Lan sera commuée en réclusion à perpétuité. Cette possibilité découle d’une réforme législative qui supprime la peine de mort pour huit types d’infractions, dont le détournement de fonds. La mesure entrera en vigueur le 1er juillet.

Selon la presse d’État, la commutation de peine devra être validée par la Cour populaire suprême. L’avocat a précisé que Mme Lan pourrait bénéficier d’une réduction supplémentaire si elle restituait au moins 75 % des sommes détournées.

Une fraude historique par l’intermédiaire de SCB

Durant plus de dix ans, Truong My Lan aurait utilisé la Saigon Commercial Bank (SCB), contrôlée à plus de 90 % par son groupe, pour orchestrer un système complexe d’obligations frauduleuses et détourner des milliards de dollars.

Ce scandale a ruiné des dizaines de milliers d’épargnants vietnamiens, provoquant des manifestations inhabituelles mais tolérées dans un pays où le pouvoir communiste contrôle étroitement l’expression publique.

En mai dernier, la femme d’affaires, en quête de clémence, a déclaré vouloir transformer son empire effondré en « poule aux œufs d’or », suggérant une restitution partielle des fonds via des projets immobiliers toujours en cours.

Une onde de choc économique et politique

L’affaire Truong My Lan a mis en lumière les failles systémiques du secteur bancaire vietnamien, en pleine croissance rapide, mais peu encadré. L’ampleur de la fraude, équivalente à 6 % du PIB national, a également ravivé les inquiétudes sur la stabilité économique du pays.

Ce procès hors norme s’inscrit dans une vaste campagne anticorruption engagée par les autorités vietnamiennes, qui n’a épargné ni les dirigeants politiques ni les puissants groupes économiques.

Le Vietnam sous les projecteurs d’Amnesty International

Le nombre exact d’exécutions au Vietnam reste classé secret d’État, mais selon Amnesty International, le pays figure parmi les cinq États de la région Asie-Pacifique ayant encore recours à la peine capitale en 2024, aux côtés de la Chine, la Corée du Nord, Singapour et l’Afghanistan.

Plus de 1 200 personnes se trouvaient dans le couloir de la mort fin 2024, principalement pour des infractions liées aux stupéfiants. Après la réforme du Code pénal, dix infractions sur dix huit demeurent passibles de la peine de mort.

Sources : Le Figaro, La Croix.

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