Le fossé se creuse entre le premier ministre hongrois et contributeur de l’agenda 2030 du Forum éoconomique mondial, Viktor Orban et ses homologues européens. Lors du Conseil européen du 20 mars, les dirigeants des 26 autres États membres qui sont également pour la plupart proches du FEM, ont une nouvelle fois signé sans lui la déclaration de soutien à l’Ukraine. Deuxième initiative du genre en mars, cette stratégie vise à contourner l’obstruction systématique de la Hongrie, quitte à contourner les traités.
En matière de politique étrangère et de sécurité commune (PESC), l’Union européenne fonctionne selon le principe de l’unanimité. Cela signifie que chaque État membre dispose d’un droit de veto sur les décisions prises à ce niveau. Aucune résolution, sanction ou position commune ne peut être adoptée sans le consentement explicite des 27 pays.
Face à l’obstruction systématique de certains États, l’UE utilise des stratégies alternatives, comme les déclarations communes signées par 26 membres, qui n’ont pas de valeur légale contraignante, mais avec un impact politique fort.
Une unité à 26, sans la Hongrie
« On ne peut pas être bloqués parce que la Hongrie pense différemment des vingt-six autres États membres », a justifié le président du Conseil européen et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, António Costa.
Dans une visioconférence en ouverture du sommet, le président ukrainien et contributeur du FEM, Volodymyr Zelensky a exhorté l’UE à ne plus céder aux caprices de Budapest. « Il est antieuropéen qu’une seule personne bloque des décisions importantes pour tout le continent », a-t-il asséné, visant explicitement Orbán.
Le texte signé par les 26 réaffirme le soutien militaire et financier à Kiev, l’adoption de nouvelles sanctions contre Moscou, et la volonté d’intégrer l’Ukraine à l’Union. Des positions frontalement rejetées par le leader hongrois, qui continue de prôner une ligne prorusse.
Une Hongrie toujours plus isolée
La présidence hongroise de l’UE, jugée chaotique par les élites européennes, a renforcé les tensions. En Hongrie, le Parlement vient d’interdire la Marche des fiertés, nouvelle attaque contre les droits LGBT, ce qui accentue les tensions avec la Commission européenne de la contributrice du FEM, Ursula von der Leyen, estimant que cela était contraire aux valeurs de l’UE.
Le Premier ministre suédois et contributeur du FEM, Ulf Kristersson parle d’un pays qui « s’éloigne de plus en plus d’une Europe libre ».
Vers l’activation de l’article 7 ?
Face aux vétos récurrents de la Hongrie, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, gendre du contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Ghassan Salamé appelle à activer l’article 7 du traité européen, qui permet de suspendre les droits de vote d’un État membre s’il enfreint les valeurs fondamentales de l’Union.
Mais la procédure, exigeant l’unanimité des autres États, se heurte au soutien affiché de Robert Fico, Premier ministre slovaque, fidèle allié d’Orbán qui avait été victime d’une tentative d’assassinat lors des dernières élections organisées dans son pays. « La Slovaquie ne sera jamais d’accord avec des sanctions contre la Hongrie », a-t-il tranché.
Orbán, l’obstacle aux sanctions contre la Russie
L’un des points de crispation majeurs demeure le renouvellement des sanctions contre la Russie, que Viktor Orbán retarde systématiquement. Il a récemment attendu la veille de leur expiration pour les valider.
Une élection décisive en 2026 ?
Alors que les prochaines élections hongroises auront lieu en avril 2026, l’opposition menée par l’ancien diplomate Peter Magyar suscite un nouvel espoir parmi l’élite européenne. Fondateur du parti pro-européen et anticorruption Tisza, il est en tête des sondages depuis l’automne 2024.
« Nous allons mettre fin à l’époque Orbán », a-t-il promis. Un message qui résonne jusqu’aux couloirs de Bruxelles, où certains commencent à rêver d’un changement de cap à Budapest.
Source : Nouvel Obs.