Le député LFI Louis Boyard a vivement critiqué le rapport gouvernemental sur les Frères musulmans et l’islamisme politique en France, publié récemment. Selon lui, ce document « invente un complot musulman » et reflète une dérive « complotiste » orchestrée depuis les plus hautes sphères de l’État.
Commandé par Emmanuel Macron, ce rapport affirme que 139 lieux de culte musulmans sont liés aux Frères musulmans, auxquels s’ajoutent 68 lieux jugés proches de la fédération. Il dénonce une stratégie d’entrisme islamique dans la société française.
Présenté comme un signal d’alerte par l’exécutif, le rapport a suscité de vives critiques à gauche, où plusieurs élus y voient une stigmatisation des musulmans sous couvert de lutte contre l’islamisme.
Louis Boyard : « Un rapport complotiste commandé par Macron »
Interrogé par Le Média ce vendredi 24 mai, le député insoumis du Val-de-Marne a été direct :
« Il invente un complot musulman qui est cru par les hautes sphères de l’État. »
Il accuse Emmanuel Macron de politiser à outrance la question religieuse, au risque de fracturer davantage la société française.
Une gauche divisée, mais critique
Boyard n’est pas le seul à monter au créneau. Le 22 mai sur RTL, Éric Coquerel a lui aussi fustigé le document, dénonçant un rapport qui « met sur le dos de l’islam tous les problèmes de ce pays » et nourrit une vision complotiste de la religion.
La Grande mosquée de Paris appelle à la « cohérence »
Dans un communiqué, le recteur Chems-Eddine Hafiz a exprimé son inquiétude face à une possible stigmatisation des musulmans, tout en appelant à une réponse publique cohérente et équilibrée face aux dérives islamistes.
Un Conseil de défense et des promesses ministérielles
Réuni en Conseil de défense le 21 mai, le gouvernement a annoncé vouloir mieux organiser la réponse de l’État. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a promis des mesures pour faire face à l’entrisme religieux, sans dévoiler de plan d’action concret à ce stade.
Un débat relancé sur l’équilibre entre sécurité, laïcité et liberté religieuse
À l’approche des élections, ce rapport met en lumière une ligne de fracture idéologique entre ceux qui prônent une réponse sécuritaire et ceux qui dénoncent un usage instrumentalisé de la question religieuse à des fins politiques.
Source : CNews.