La France insoumise (LFI) pourrait bien présenter Lucie Castets, directrice des finances et des achats de la Ville de Paris, comme candidate aux prochaines élections législatives partielles en Isère. Ce scrutin fait suite à la démission du député Hugo Prevost, accusé de violences sexuelles. L’élection devrait avoir lieu dans les trois mois à venir, et l’option de Castets comme candidate est sérieusement envisagée par le mouvement.
Hugo Prevost, député de la première circonscription de l’Isère, a annoncé sa démission le 11 octobre 2024, après avoir été visé par des accusations de violences sexuelles. Exclu de La France insoumise et de son groupe parlementaire, ce départ laisse une place vacante que LFI cherche à combler rapidement.
Cette élection partielle est d’autant plus importante pour LFI que la circonscription concernée fait partie des territoires attribués au mouvement dans le cadre de l’accord du Nouveau Front Populaire (NFP). Ce groupe d’alliance, dont LFI est membre, souhaite conserver son influence dans cette région, notamment face à la montée d’autres forces politiques, comme le mouvement macroniste. Lors des dernières élections législatives, Hugo Prevost avait remporté son siège avec seulement 1 300 voix d’avance sur l’ancien ministre Olivier Véran, lors d’une triangulaire très disputée.
Une candidature à Matignon manquant de consistance
Lucie Castets, économiste de formation, avait été pressentie comme candidate pour Matignon, s’imposant ainsi rapidement comme une personnalité incontournable du Nouveau Front Populaire, bien qu’elle ne soit pas affiliée à un parti politique. Son rôle dans la société civile, en tant que cofondatrice de Nos Services Publics, un collectif d’agents publics « ouvert à toutes et à tous », engagé·e·s pour retrouver le sens du service public, avait été largement mis en avant. Toutefois, le fait qu’elle n’est jamais été élue avait de quoi interroger au moment de la choisir comme favorite pour le poste de Premier ministre.
Lucie Castets, une figure montante pour La France insoumise ?
Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a confirmé que Castets fait partie des scénarios envisagés pour cette élection. « Ça fait partie des discussions. On en parle avec elle », a-t-il affirmé lors de son intervention sur LCP, tout en restant évasif sur la question de savoir si elle souhaite réellement briguer ce poste.
Si Lucie Castets accepte de se lancer dans la bataille pour cette élection partielle, elle devra probablement siéger au sein du groupe parlementaire de LFI, qui compte actuellement 71 députés à l’Assemblée nationale. Toutefois, ce point pourrait poser problème pour Castets, qui ne cache pas ses réserves sur l’adhésion à un groupe politique. Elle peut difficilement snober une telle opportunité si elle souhaite briguer de plus hautes responsabilités à l’avenir, même si son positionnement Nupes est raffraichissant.
Pour La France insoumise, cette élection partielle représente un enjeu majeur également. En plus de chercher à préserver une circonscription clé, le mouvement doit faire face aux tensions internes et aux critiques externes liées à l’affaire Prevost. De plus Castets, malgré son inexpérience avait fait l’unanimité au sein des partis de gauche, ce qui est déjà en soit un petit exploit et ferait d’elle une belle prise pour les Insoumis, qui sont souvent l’objet de tentatives de marginalisation, en particulier dans les médias.