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Attentat de la guerre de Bollogne.

Gladio : Le réseau secret de l’OTAN en Italie

Gladio, le réseau italien des « Stay-behind », des cellules clandestines orchestrée par l’OTAN durant la guerre froide et placée sous la direction de Mario Scelba, ministre de l’Intérieur, a agi en secret pour contrer toute menace soviétique après la Seconde Guerre mondiale. Sa révélation par le Premier ministre italien Giulio Andreotti le 24 octobre 1990 a non seulement exposé le réseau italien mais aussi des opérations similaires à travers l’Europe et le monde, dont l’opération Condor.

Opérant sous la houlette de la CIA et du MI6 en tant qu’élément de l’OTAN, Gladio visait à préparer une résistance en cas d’invasion soviétique. Ses préparatifs incluaient la distribution stratégique de caches d’armes, particulièrement dans le nord-est de l’Italie, dans des régions comme le Frioul-Vénétie julienne.

Selon un rapport de 2000 des Démocrates de gauche italiens, Gladio aurait joué un rôle clé durant la « stratégie de la tension », période marquée par de graves violences politiques visant à empêcher l’ascension au pouvoir des partis de gauche, avec le concours de la loge maçonnique Propaganda Due  dirigée par Licio Gelli. Le journaliste Paul L. Williams évoque également dans son livre intitulé, « Opération Gladio : l’alliance impie entre le Vatican, la CIA et la mafia », la participation des mafias sicilienne et américaine, ainsi que du Saint-Siège. Le général Gianadelio Maletti, ancien chef des services italiens, a confirmé en mars 2001 que la CIA a pu favoriser le terrorisme en Italie.

Les années de plomb

Des événements tragiques comme l’attentat de la Piazza Fontana en 1969, qui a fait 17 morts, et l’assassinat d’Aldo Moro en 1978, qui a saboté les tentatives de compromis politique entre la Démocratie chrétienne et le Parti communiste italien, pourraient être liés à cette stratégie.

Dans le cadre de l’attentat de la Piazza Fontana à Milan, l’extrême gauche et le mouvement autonome ont été faussement accusés, entraînant l’arrestation de 400 personnes. Giuseppe Pinelli, un anarchiste accusé de l’attentat, est mort après avoir été défenestré durant sa garde à vue. En 2005, la Cour de cassation italienne a établi que cet attentat avait été perpétré par des néo-fascistes du groupe Movimento Politico Ordine Nuovo. Dans les années 1980, Vincenzo Vinciguerra, un terroriste néofasciste, a révélé que l’objectif de cet attentat était d’inciter l’État italien à déclarer l’état d’urgence pour faciliter l’établissement d’un régime autoritaire. Toutefois, aucun lien direct n’a été prouvé entre les néofascistes impliqués dans cet attentat et l’organisation Gladio.

L’attentat de la gare de Bologne en 1980, attribué à des extrémistes d’extrême droite après que l’extrême gauche ait une nouvelle fois été accusée à tord est sans doute un autre acte de cette campagne de terreur.

La Cour de cassation a révélé en 1995 que cette campagne était orchestrée par des acteurs majeurs, incluant Licio Gelli et des officiers de renseignements militaires, qui visaient à déstabiliser l’équilibre politique et à soutenir des actions terroristes qui correspondaient à leurs objectifs. Des néo-facsistes furent condamnés pour l’attentat et Gelli, ainsi que deux officiers des services secrets militaires italiens furent condamnés pour entrave à l’enquête.

Les conséquences des révélations de Giulio Andreotti

La révélation de l’existence de Gladio le 24 octobre 1990 par le Premier ministre italien Giulio Andreotti a entraîné une vague de critiques et de controverses en Italie, mais l’homme politique a  a insisté sur le fait que des unités clandestines similaires existaient dans tous les autres pays d’Europe de l’Ouest. Il a confirmé qu’en 1964 les renseignements militaires italiens avaient rejoint le « comité clandestin allié » dont les États-Unis, la France, la Belgique et la Grèce faisaient notamment partie. 

Le 22 novembre 1990, le Parlement de l’Union Européenne a adopté une résolution condamnant l’établissement de réseaux clandestins d’influence et d’action sur son territoire. Il a exhorté les États membres à démanteler ces réseaux et à charger leurs systèmes judiciaires d’investiguer sur leur formation et leurs activités, jugées déstabilisatrices pour les structures démocratiques.

En janvier 2006, le Département d’État des États-Unis a contesté toute participation de Gladio à des actions terroristes.

Des liens avec l’opération Condor

L’historien américain J. Patrice McSherry, a toutefois établi un lien entre les organisations Stay-behind européennes et l’Opération Condor en Amérique du Sud, derrière laquelle on retrouve le dictateur chilien Pinochet, mais aussi l’ancien chef de la diplomatie américaine, Henry Kissinger, passé par le Council on foreign relations, le groupe Bilderberg et qui était un contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial.  

Stefano Delle Chiaie, le fondateur d’Avanguardia Nazionale, une organisation italienne néo-fasciste et nationaliste révolutionnaire, qui était impliqué dans l’attentat de Bollogne a participé à plusieurs opérations en lien avec l’Opération Condor. Delle Chiaie aurait collaboré avec la DINA, la police politique chilienne, ce qui a conduit à la préparation d’un attentat contre Bernardo Leighton à Rome en 1975 et au coup d’État bolivien de 1980, opération qu’il aurait mené aux côtés de Klaus Barbie.

Le journaliste Paul L. Williams présente des preuves suggérant l’existence d’unités « stay-behind » dans de nombreux pays européens, composées de cinq mille à quinze mille opérateurs militaires. Selon les recherches de l’auteur, le financement initial de ces armées de guérilla provenait de la vente de grands stocks de morphine SS qui avaient été sortis clandestinement d’Allemagne et d’Italie et de faux billets de banque britanniques qui avaient été produits dans des camps de concentration par des faussaires compétents. Il confirme qu’à mesure que la guerre froide s’intensifiait, ces unités étaient utilisées non seulement pour repousser d’éventuels envahisseurs, mais aussi pour empêcher l’ascension de mouvements de gauche en Amérique du Sud et dans les pays de l’OTAN par des attaques terroristes.

Williams soutient que l’opération Gladio a rapidement conduit au renversement de gouvernements, à un génocide à grande échelle, à la formation d’escadrons de la mort, à des scandales financiers à grande échelle, à la création des moudjahidines, à un réseau international de narcotiques et, plus récemment, à l’ascension du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Jorge Mario Bergoglio, un clerc jésuite avec des liens forts avec l’opération Condor, en tant que Pape François.

Une thèse plausible quant on sait qu’après guerre, Alois Hudal, évêque catholique autrichien, a utilisé des faux documents, dont des papiers d’identité délivrés par des organisations du Vatican, pour faciliter la fuite de nazis. Dans un rapport déclassifié de 1984, Vincent La Vista, agent du Counter Intelligence Corps, explique également comment il a arrangé facilement l’obtention de faux documents de la Croix Rouge Internationale, une organisation membre du Forum économique mondial, pour exfiltrer des nazis.

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