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France : Mobilisation massive contre l’arraisonnement du bateau humanitaire pour Gaza

Des milliers de personnes ont manifesté lundi 9 juin dans plusieurs villes de France pour dénoncer l’interception par Israël du navire humanitaire « Madleen », en route vers Gaza. À bord du voilier, douze militant·es, dont six Français·es, figuraient parmi les passagers, avec notamment Greta Thunberg, l’eurodéputée Rima Hassan (LFI) et le journaliste Yanis Mhamdi. L’opération israélienne, menée en pleine mer, est vivement critiquée par des ONG, des responsables politiques et des juristes, qui y voient une violation du droit international.

Le bateau Madleen, parti d’Italie le 1er juin pour briser le blocus israélien sur Gaza, a été intercepté dans la nuit de dimanche à lundi. Escorté par la marine israélienne, il est arrivé au port d’Ashdod vers 20 h 45, heure locale. Les autorités israéliennes ont qualifié cette flottille de « yacht selfie », moquant la présence de « soi-disant célébrités ». De son côté, la Freedom Flotilla Coalition parle d’un kidnapping en mer, dénonçant un arraisonnement sans fondement légal.

Cette opération est donc perçue comme un acte de piraterie par plusieurs gouvernements et organisations, notamment la Turquie et l’Iran, qui ont fermement condamné l’intervention.

Mobilisation dans toute la France

À Paris, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux et Nice, des rassemblements ont eu lieu à l’appel de partis de gauche et d’ONG. À Paris, plus de 10 000 personnes étaient réunies place de la République. Jean-Luc Mélenchon, présent sur place, a exprimé ses craintes pour la sécurité des militant·es : « Le gouvernement ne prend pas la mesure du danger. Ont-ils peur de Nétanyahou ? », a-t-il lancé sur X.

La dirigeante écologiste Marine Tondelier a appelé à une « mobilisation populaire internationale », tandis qu’Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a affirmé que « le silence des gouvernements serait une faute ». Des voix comme la Ligue des droits de l’homme ou Amnesty International ont aussi dénoncé une atteinte grave au droit maritime.

Réactions internationales et nouveaux départs solidaires

À l’échelle mondiale, l’affaire suscite une onde de choc. Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens, appelle à multiplier les expéditions humanitaires en Méditerranée. « Unis, ils seraient inarrêtables », a-t-elle plaidé sur X. Un nouveau convoi est parti lundi de Tunisie, avec des centaines de personnes à bord d’autocars, en route pour Gaza via la Libye et l’Égypte. Objectif : poser un acte politique fort, au-delà de l’aide matérielle.

Une réaction française jugée trop timide

Face à l’ampleur des critiques, l’Élysée a simplement indiqué qu’Emmanuel Macron avait demandé le retour « dans les plus brefs délais » des Français·es concernés. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a mentionné une protection consulaire, sans plus de fermeté. Une posture jugée insuffisante par les proches des passagers et leurs soutiens.

Sur les réseaux sociaux, les membres de l’équipage ont appelé à une pression publique : « Si vous voyez cette vidéo, c’est que nous avons été interceptés. Faites pression sur le gouvernement pour nous libérer », avaient lancé Rima Hassan et Greta Thunberg.

Alors que la guerre à Gaza a déjà causé la mort de plus de 54 000 personnes selon l’ONU, et que la famine menace toute la population, cet épisode réactive les clivages politiques et éthiques autour du soutien humanitaire à la population palestinienne. La stratégie israélienne, consistant à montrer aux passagers les vidéos des attaques du 7 octobre 2023, ne fait qu’envenimer un débat international déjà polarisé.

Source : Mediapart.

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