Alors que la canicule s’intensifie partout en France, près de 200 écoles ont dû fermer partiellement ou totalement en ce début de semaine. Météo-France a placé 84 départements en vigilance orange canicule, avec des températures oscillant entre 34°C et 40°C jusqu’au 2 juillet.
Malgré la gravité de la situation, la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, refuse d’avancer la date des vacances scolaires prévues le 5 juillet. Elle préconise une « gestion au cas par cas » en lien avec les recteurs et préfets. « Ce n’est pas une circulaire depuis la Rue de Grenelle qui va régler le sujet », a-t-elle déclaré, plaidant pour le pragmatisme et la souplesse. Une instruction a tout de même été envoyée aux recteurs pour rappeler les consignes en cas de fortes chaleurs.
Des municipalités en première ligne
Plusieurs municipalités ont décidé d’agir pour protéger les enfants. À Tours, les cours sont suspendus les après-midi de lundi et mardi et la mairie recommande fortement aux parents de garder leurs enfants. À Melun, les écoles et centres de loisirs resteront fermés mardi et mercredi. Des mesures similaires sont prises dans plusieurs villes du Vaucluse comme Le Thor, Cavaillon et Carpentras.
Des enseignants et parents d’élèves en colère
Du côté des enseignants et des parents, la colère gronde face à ce qu’ils estiment être un manque d’anticipation du ministère. La FCPE demande des dispositifs d’urgence et appelle à repenser le bâti scolaire face au changement climatique.
Un bâti scolaire inadapté au réchauffement climatique
Les fortes chaleurs révèlent la vulnérabilité des écoles françaises, dont la majorité souffre de mauvaises performances thermiques. De nombreuses salles de classe atteignent des températures étouffantes, aggravées par des bâtiments mal isolés ou des fenêtres ne s’ouvrant pas. Selon les experts, 80% des établissements scolaires nécessitent une rénovation énergétique, pour un coût estimé entre 40 et 50 milliards d’euros.
Des inégalités territoriales qui se creusent
Le plan de rénovation lancé en 2023 par Emmanuel Macron n’a pas permis de répondre à l’ampleur des besoins. Avec la réduction du fonds vert et des contraintes budgétaires fortes, les collectivités les plus fragiles sont laissées pour compte. Certaines villes peuvent investir pour adapter leurs écoles à la chaleur, tandis que d’autres n’en ont pas les moyens.
En l’absence d’un grand plan national d’adaptation au changement climatique, élèves et enseignants devront encore affronter des salles de classe surchauffées cette semaine. Le sujet sera au cœur des travaux de la convention citoyenne sur les temps de l’enfant, attendue d’ici fin novembre.
Source : Le Monde.
