À Bruxelles, ce vendredi 19 décembre, Emmanuel Macron a relancé l’idée d’un dialogue direct avec Vladimir Poutine afin de redonner du poids à l’Europe dans les discussions sur la paix en Ukraine. Cette initiative intervient dans un contexte diplomatique en recomposition, marqué par un engagement renforcé des États-Unis et un soutien financier massif de l’Union européenne à Kiev.

La déclaration a marqué les esprits. En marge des discussions européennes à Bruxelles, Emmanuel Macron s’est dit prêt à renouer un dialogue direct avec Vladimir Poutine. Pour le président français, il s’agit moins d’un revirement que d’une tentative de repositionnement stratégique de l’Europe dans un dossier dominé jusqu’ici par les rapports de force militaires et les initiatives extérieures.

Cette prise de parole intervient à un moment charnière. L’Union européenne vient d’acter un plan d’aide de 90 milliards d’euros en faveur de l’Ukraine, confirmant son engagement financier et politique aux côtés de Kiev. Dans le même temps, les États-Unis ont relancé une séquence diplomatique active depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier 2025. Washington multiplie les contacts avec Moscou, tout en maintenant des échanges avec les autorités ukrainiennes et leurs alliés.

Face à cette accélération, Emmanuel Macron estime que l’Europe ne peut se contenter d’un rôle secondaire. Selon lui, la reprise d’un dialogue direct avec Moscou doit permettre de bâtir un cadre de discussions plus collectif, associant Européens, Ukrainiens et Russes, et d’éviter des négociations fragmentées ou déséquilibrées. La suspension des échanges directs entre Paris et Moscou, décidée après l’invasion de l’Ukraine, avait certes marqué une ligne de fermeté, mais elle a aussi contribué à marginaliser la voix européenne dans les tentatives de médiation.

Le président français plaide ainsi pour une diplomatie structurée et transparente, capable de peser sur les termes d’un éventuel règlement du conflit. Son analyse repose sur un constat simple : si les Européens restent spectateurs des discussions menées par d’autres, ils risquent de subir un accord élaboré sans eux, alors même que les conséquences sécuritaires et politiques de la guerre se jouent d’abord sur leur continent.

Le retour de Donald Trump au pouvoir agit comme un catalyseur. L’administration américaine affiche sa volonté de parvenir à un accord, quitte à explorer des compromis sensibles. Pour Emmanuel Macron, cette dynamique peut être une opportunité, à condition que l’Europe parle d’une seule voix. Il s’agit, selon lui, d’éviter que les capitales européennes ne soient reléguées au rang de simples exécutantes de décisions prises ailleurs, que ce soit à Washington ou à Moscou.

En relançant l’hypothèse d’un dialogue direct avec Vladimir Poutine, le chef de l’État français cherche donc à replacer la France et l’Union européenne au cœur du jeu diplomatique. L’objectif affiché n’est pas un simple geste symbolique, mais la construction d’un rapport de force politique capable d’influencer durablement l’issue de la guerre en Ukraine. Reste à savoir si cette main tendue trouvera un écho, tant à Moscou qu’au sein d’une Europe encore divisée sur la stratégie à adopter face au Kremlin.

Sources :

RTL.fr – 19 décembre 2025 – https://www.rtl.fr