Le député Meyer Habib a suscité une vive controverse sur les réseaux sociaux après avoir assimilé les débordements en marge de la victoire du PSG à des « scènes d’intifada ». Un tweet jugé stigmatisant, qui ravive les critiques sur son propre passé judiciaire.
Alors que la capitale fêtait la victoire historique du Paris Saint-Germain en Ligue des champions samedi 31 mai 2025, plusieurs quartiers ont été le théâtre de violences urbaines : voitures incendiées, pillages de commerces, affrontements avec les forces de l’ordre et plus de 400 interpellations. C’est dans ce contexte que l’ancien député Meyer Habib et proche du gouvernement israélien, a publié un message qui a immédiatement enflammé la toile.
« Après la magnifique victoire de Paris, des scènes d’intifada et de pillage dans la capitale !! Toujours les mêmes !! Jusqu’à quand ?? Ils gâchent tout !! », a-t-il écrit sur X (anciennement Twitter).
Une rhétorique accusée de stigmatiser
Le message de Meyer Habib, mêlant vocabulaire guerrier et désignation implicite de certaines populations, a été dénoncé comme stigmatisant et raciste par de nombreux internautes, militants et responsables politiques. L’usage du terme « intifada » – qui renvoie aux soulèvements palestiniens contre Israël – dans un contexte de violences urbaines en France, a particulièrement choqué.
Plusieurs réactions ont souligné le double standard d’un député qui se positionne régulièrement comme défenseur de l’ordre républicain, tout en ayant lui-même un passif judiciaire pour violences aggravées.
Rappel : une condamnation pour violences en 1988
Peu connue du grand public, une affaire judiciaire datant de 1988 est pourtant inscrite dans le parcours de Meyer Habib. À l’époque membre du mouvement de jeunesse sioniste Betar, il avait participé à une attaque violente contre une manifestation organisée par des groupes d’extrême droite à Paris, le 8 mai.
Les affrontements, particulièrement brutaux, avaient fait huit blessés, dont un homme âgé plongé dans le coma. Meyer Habib avait été condamné à deux ans de prison avec sursis et trois ans de mise à l’épreuve pour coups, violences volontaires et rébellion contre les forces de l’ordre. Cette peine a ensuite été réduite à un an avec sursis en appel et confirmée par la Cour de cassation en 1992.
Un passé judiciaire en décalage avec sa posture actuelle
Si cette affaire a été peu médiatisée, elle revient régulièrement dans les débats, notamment lorsqu’il adopte des positions très fermes sur les questions de sécurité, d’immigration ou d’ordre public. Pour ses détracteurs, cette posture ne manque pas d’hypocrisie, et soulève des interrogations sur la mémoire sélective de certains responsables politiques.
Un député souvent au cœur des polémiques
Meyer Habib, qui fut élu dans la 8e circonscription des Français de l’étranger, est une figure controversée du paysage politique franco-israélien. Il multiplie les interventions médiatiques sur les questions de sécurité, d’antisémitisme et de géopolitique, avec un soutien constant à la politique israélienne, y compris les plus droitières.